Jean-Pierre Lesieur - Poésie


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 LE LABORATOIRE

La pièce est blanche, vide, livide
Des rats dansent dans les coins
Perroquets d’une averse de cris
Ils montrent d’une queue bizarre
La table de ferme en noyer de bazar.
Quand il entre, le poète d’aujourd’hui
Laisse à la porte un parapluie plié.
Il aurait plu croit-il dans sa tête
Pour mouiller ses rêves d’une chiquenaude.
Il s’assied à la table, déplie le journal,
Retire les feuilles qui entourent son cœur
Taille son crayon de traitement de texte
Il a modernisé son crayon de papier
Le ciel est bleu par la fenêtre à guillotine
On peut voir sa muse empalée sur un pic
Son horizon s’éclaire après la haie haute
D’un amoureux du verbe qui a pété les plombs.
Des milliers de livres s’empilent dans ses poches
Abrutis de tant de générations écrites
En toute confiance dans la pureté des livres
De ceux qui s’aiment en toute innocence.

Jean-Pierre Lesieur fb 02/03/2018

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In Analectes de poésie mondiale avec Prière - La belle au bout des cris - Ma muse

 

PARIS BRUXELLES

Les hommes ne sont pas faits pour être des hommes
Leurs pas ne se mettent pas dans ceux des poètes
Et leurs devoirs cèdent à la facilité des aventures.
Ils cherchent des prétextes dans les Bibles à leur main
Sabrant tous les principes qu’ils érigent en dogmes
Tuant sans vergogne leurs femmes leurs enfants et le ciel
Ne laissant que table rase au loin des horizons noirs.
Les hommes ne sont pas faits pour être des hommes
Leur mérite de naître n’a aucun droit sur les autres
Ni de leur prendre la vie, ni de les achever dans les fossés
Qu’ils ont construits en pensant aux tueries à venir.
Les hommes ne sont pas faits pour être des hommes
Quand ils s’explosent en hurlant au milieu de la foule
Terminant leur parcours de minables pantins disloqués
Rayant de la carte du tendre d’autres images d’eux
A la sueur des civilisations qu’ils bafouent allégrement
Au nom de leur pure connerie à nulle autre pareille.
Ces hommes ne sont pas faits pour être des hommes
De Paris à Bruxelles en passant par l’ailleurs de la mort.

JEAN PIERRE LESIEUR
inédit - fb 25/03/2016

 


Le printemps de la poésie


C’est le printemps de la poésie
il est content comme d’un chaud soleil
plein de fleurs et de murmures
il est content d’être là, seul en bermuda
la terre lui semble plus friable que ses mains
Il attend un verbe plus haut
une cataracte de mots en rut
des soleils improbables
un horizon enfin écartelé

C’est le printemps de la poésie
cette année ce sera comme l’an dernier
sans soupirs dans les haines
sans bruits dans les kalachnikovs
avec des adverbes de pacotilles au gué des cris
et tous les poètes sur les seuils nez en l’air
à chercher un vain devenir dans les ciels
qui n’en finissent pas de passer l’an
pour tenter de revenir encore une fois

C’est le printemps de la poésie
rien ne change pour lui ni pour les autres
il attend en vain
l’été de la poésie sans y croire
Puis arrivent
L’automne de la poésie
et l’hiver de la poésie
pendant lesquels il attendra
le prochain printemps de la poésie .
POUR RIEN

Jean-Pierre Lesieur (inédit) fb 07/03/2016

 Un vieux poème de nouvelle année

Sur le miroir de fond 

pur poème
j’ai vu se décalquer
la silhouette de l’ennui.
Le froid contact de la forme
m’épouvanta
et je sentis à fleur de chair
LA BRÛLURE

du harpon désenchanté de l’esclavage.
Un frisson
alterne de glace et de flammes
tamisa sur ma peau une fine granulation.
Depuis ce jour
j’ai démantelé la forme fixe
j’ai fait de la rime
une femme libre
infidèle et laide.
J’ai glissé par envoutement
la texture de ma vie
dans le sexe du poème.

Je travaille dans les toilettes du Parnasse
homme poésie révolté de condition précaire

© Jean Pierre LESIEUR fb 30/12/15

  Choix de textes ... le dur travail de revuiste  : )







même pas peur
un soir de passion tranquille
dans les rues de Paris ville
un soir de musique en ville
dans les rues de Paris bleu
Bataclan
Pan! Pan! Pan!
la mort imbécile

©Jean-Pierre Lesieur 14 novembre 2015

BOMBARDEMENTS

Soudain l’explosion
un grand bruit
le fracas des poussières
la surprise aux oreilles
l’anéantissement
il vient de prendre une bombe sur la gueule
et ne s’en remet pas
n’entend plus rien
ne sent plus rien
ne voit plus rien
n’espère plus rien
il est mort.
Là-haut ronronne
un Iliouchine dernière génération
et son pilote chrétien orthodoxe
qui rentre tranquillement à sa base
une Camel au bec
en prenant des nouvelles de sa famille
les yeux dans le vague.

Et EUX qui ne pensaient qu’au suicide
DE VIVRE DANS CE MONDE OÙ
LES HOMMES SONT AUSSI CONS

©Jean-Pierre Lesieur inédit extrait de MANUEL DU SAVOIR MOURIR A PETITS FEUX DANS LA PLUS PURE POÉSIE - fb17/10/2015 





Ce sont les petites pierres de poésie, mises bout à bout, qui engendrent les voies royales conduisant aux palais de la découverte des mots
©Jean-Pierre Lesieur fb 27/07/2015


 

Absence

On oublie parfois le sens des mots
Lot de consolation la parole
Affiche un seul devenir
La volonté des enfants du verbe.
Ailleurs dans le vide sidéral
Brasse du vent dans l'air absent
Il fait trop chaud pour lire.
Les pieds dans la cuisine tu mitonnes
Un velouté d'arbres à la sentence
Et tu palabres tranquillement
Avec l'envoyée des amours.
Je suis là, seul, avec mon devenir
Tenant à bout de bras la colère
Celle qui ne sert jamais les causes
Trop justes pour être honnêtes.
Dehors il tombe des adverbes
Que le mistral emporte au-delà
Et que personne ne sait retenir
Dans l'état actuel du progrès.
Poète inventé par la pénombre
Le grand soleil effraie mes membres
Dont je ne sais que faire
Et je traîne ma marche lente
De port en port et de taverne
En chemin de Compostelle.
Accompagne-moi l'ami
J'ai encore une place
Dans mon cœur.
©Jean-Pierre Lesieur fb 30/06/2015




 Marché de la Poésie Paris Saint Sulpice Juin 2015

 État individuel de la poésie
A défaut de faire des états généraux de la poésie, entreprise qui me semble impensable dans l'état actuel du monde poétique, car il existe un monde poétique, si j'en juge par l'affluence que j'ai pu constater de visu, au dernier marché de la poésieet par le nombre de manifestations organisées pendant le printemps des poètes, je propose de faire un état individuel de la poésie, dans lequel, chacun, poète ou non poète, lecteur ou non lecteur, pourra s'exprimer sue ce qu'est pour lui la poésieaujourd'hui. Les poètes adorent ça. Pour les poètes, j'aimerais aussi qu'ils me fassent part de leur itinéraire de poète, c'est intéressant de savoir comment ils se sont mis à écrire, par quelles épreuves ils sont passés, comment ont-ils appris la poésie et quel parcours ils ont réalisé dans l'édition. Ceci aussi valable pour les éditeurs et quelles sont leurs pratiques d'édition.
Si j'ai suffisamment de matériaux j'en ferai un livre à paraître aux Éditions Comme en poésie.
Envoyer par la poste à Comme en poésie 2149 av du Tour du Lac 44150  HOSSEGOR ou j.lesieur@orange.fr
©Jean-Pierre Lesieur FB 23/06/2015

 

  Pensée

"J'aime à penser qu'on marche toujours côte à côte quand on a donné son amitié et son amour pour l'éternité"

© Jean-Pierre Lesieur FB 01/06/15




Actualités anciennes

C’était le dernier jour de 91ème année 31/12/91
Le brouillard brillait vide dans les vignes
Des oiseaux tombaient sous les pattes des chasseurs
Qui faisaient des bruits de bouche à fusil
L’année s’effritait en douce
Comme une brioche de neige
Emiettée par hasard.
Des images de synthèse souriaient dur
Sur des écrans couleur trois teintes
Eteintes et atteintes de cécité
Tenace aux pauvres. Télévision.
Il y avait des bruits de nationalistes
Des relents religieux glissés des moquées
Vers la rue déferlante aux abois.
La peur – ta peur- un peu la même aussi
Dégelait d’un regard les jours à venir
De crème sucrée par la hantise.
De vieux russes jouaient au bilboquet des peuples
Avec la tête des boyards communistes.
J’avais 56 ans depuis 56 ans –déjà-
Et la fille de 30 ans fuyait par tous les bouts
Comme une outre de vin parcellée
Au cadastre d’une mairie basque.
Les demi-soldes devenaient chômeurs
Pour trois millions au moins des leurs
Hommes privés d’emploi. Société
Absurde qui reniait ses fondements
D’une plume légère et d’un sou absent.
Les demoiselles du Caucase et d’Arménie
Brisaient leur rire sur des casques fauves
Et les russes de Ieltsine décrochaient
L’arbre des noëls aux descentes d’enfer.
Et toi petite fille de Saint Maur
Jour d’avant le jour et tablier mis

Que deviendras-tu ?
©Jean-Pierre Lesieur inédit / comme fb 28/05/2015

Le Frelon hélicoptère


Ce qui donne un prix à la vie c'est la mort
J'en étais là de ma réflexion
sombre
ou
gaie c'est selon
quand un tout petit frelon
vint mourir à mes pieds
faisant un bruit
de petit frelon qui meurt.
Cela ressemble à une histoire bête
mais longtemps j'ai eu
dans mes oreilles
comme un bourdonnement d'hélicoptère
J'en étais là de ma réflexion
gaie
ou
sombre
c'est selon
quand un tout petit hélicoptère
vint mourir à mes pieds
en faisant un bruit
de petit hélicoptère qui meurt
comme un frelon

© Jean-Pierre Lesieur FB 18/04/15

Patte de velours

Patte de velours
ma chatte a marché sur mon poème
et tous les chats du Marais sont jaloux
de trois empreintes félines
sur mes mots.
Dans sa tombe Léautaud
se retourne d'une pièce
et Colette lui propose
de prendre en pleine poire
les aventures du chat botté.
Mon poème maculé
vous pouvez le renifler
le chatouiller sous les aisselles
patte de velours est si belle
toute de poils roux cornée
les yeux fendus comme des tuiles
les moustaches délimitées
par Marco Polo et Attla
elle se déhanche sur ma table
tendue comme un arc
de tout le triomphe
qu'elle fait à mon poème

© Jean-Pierre Lesieur FB 17/04/15

 

Les Oies

Ils firent venir les oies, une réminiscence,
du temps où les animaux parlaient
avec leurs plumes de maîtres d'école
de clercs, de scribes et de moines copistes.
Elles arrivèrent en file comme toujours
cou tendu, bec ouvert, jabot gras,
le jarret marteleur à trouer les asphaltes
en chantant faux d'un chœur admirable
le deutchland über alles... des oies"

© Jean-Pierre Lesieur FB 13/04/15


ce n'est pas parce que ça rime que c'est de la poésie... non mais.
comme fb 08/04/2015


Les pâquerettes de Pâques 

Les pâquerettes de Pâques
pas l'île mais la fête
aux œufs à chercher
sur tous les chemins qui mènent à Rome
les pâquerettes de Pâques
ont un petit nœud rose
au-dessus de leur corolle
juste derrière le basilic
qui les attend au coin du bois
c'est amoral pendant carême
de conter fleurette aux fleurs.
Les pâquerettes de Pâques
pas la fête mais l'île
ont les yeux fixés depuis mille ans
espérant
que le sculpteur pacifique
ferait aussi des yeux à ses statues
pour qu'elles puissent voir la mer.

© Jean-Pierre Lesieur FB 04/04/15




LE SANG DU POÈTE

Le sang du poète perle dans la rosée quand il marche dans les glaïeuls de la fin du 19 ème
Le sang du poète coule dans les mêmes veines que celui des coquins et des bienheureux
Le sang du poète verse la même averse quand la guerre le cloue à la tête de son lit
Le sang du poète a le même prix qu’il soit ouvrier de débauche bourgeois ou millionnaire
Le sang du poète irrigue un cerveau lent qui prend le temps de la marche en eau trouble
Le sang du poète jaillit dans les tranchées qui mènent aux boyaux de la défense de rire
Le sang du poète invente des infarctus qu’un petit roseau suffit à faire déchanter
Le sang du poète à la rougeur mignonne des roses qu’un matin oblige à pleurer
Le sang du poète ne fait qu’un seul tour quand les manèges déménagent en sourdine
Le sang du poète fait l’honneur du bras à tous ceux qui veulent abreuver ses sillons
Le sang du poète menace de thrombose quand il ouvre son cœur à la fille de sa couche
Le sang du poète envahit son visage d’une bouffée soudaine qu’on dit inspiration
Le sang du poète se transfuse en douce vers ceux qui lui branchent une oreille distraite
Le sang du poète irradie des neurones passants qui ne s’attendaient pas à pareille affluence
Le sang du poète charrie dans ses globules un tapis de bruyère et de déserts arides
Le sang du poète se jette dans la mer pour rendre aux poissons leur domaine exclusif
Le sang du poète berce une sirène qui cherche une nouvelle queue pour la saint Valentin
Le sang du poète crame des images qui n’ont de rhétoriques que le début du mot
Le sang du poète tient les assises du feu bavardant en copain avec la lave du volcan
Le sang du poète nourrit des petits monstres qui reçoivent le bon dieu sans même confession
Le sang du poète s’écarte des artères qui mènent sans arrêt à toute rédemption
Le sang du poète infirme des plaquettes qui devraient le nourrir et l’affament en douce
Le sang du poète colore son destin d’un vermillon grand teint qu’on ne peut effacer
Le sang du poète transmet son atavisme aux colonies de thons qui toisent le glacier
Le sang du poète se répand dans la nuit qu’il éclaire d’un phare qu’on ne peut pas détruire
Le sang du poète draine le sang des mots vers un cœur impossible pétri d’éternité
Le sang du poète comble les manques flagrants d’une civilisation en mal de devenir
Le sang du poète inquiète les biens pensants qu’une prière retourne comme une pichenette
Le sang du poète élargit la beauté qui sort de sa gaine et l’entoure d’un mot beau
Le sang du poète colore des joues des filles qui passent à sa portée quand il prend le maquis
Le sang du poète galvanise des foules devenues moutonnières par manque de globulins
Le sang du poète harangue les anémiés qui sont de mauvais sang toujours en jérémiades
Le sang du poète teint les cimetières qu’on remplace souvent par l’urne des élections
Le sang du poète isole les îles vierges en mettant des anneaux coupant de part en part
Le sang du poète sève dans les pins un liquide nourricier que plus personne ne boit
Le sang du poète s’invite dans les verres que quiconque ne vide par manque de gaité
Le sang du poète transfuse un mot de plus qui change de tout en tout l’ironique destin
Le sang du poète c’est le votre c’est le mien et il faut tenir qu’il ne disparaisse pas.

CORPS ET BIEN.

© Jean pierre Lesieur comme fb 15/03/2015

Comme en poésie

Il faudra quitter les lieux. Fermer la porte. Encore une fois. Ne plus revenir. Disparaitre de.
Ne plus voir les lieux d'habitude. La vie restera de l'autre côté des murs.
Le savoir me quitte de commencer à savoir. Apprivoiser l'éternité. La fête est là derrière les murs.
Que sais-je de ce qui s'est passé. De ce qui est passé.
Dedans dehors confondus. C'était nulle part. C'était ici. C'est ici.

© Jean-Pierre Lesieur FB 06/03/15


Le temps de la barbarie

Il est revenu le temps de la barbarie
Mais oui Barbara de Brest et du calme de la rue de Siam
Toutes les Barbara du monde et les Fatima, les Grechka
Les coptes, les syriennes, les babyloniennes, les ukrainiennes
Les filles du monde qu'on laisse violer et mutiler
Car les soudards ont tous la même gueule de prédateur
Toutes témoignent à visage tant couvert de honte
À visages découverts
Il est revenu le temps de la barbarie.
Comment dire autrement
Cette petite fille de 7 ans qui explose sur un marché de Bagdad
Avec sa charge de connerie autour de la taille
Cette mère déchiquetée avant la fin de mon poème
Ces fillettes enlevées pour servir de bétail au rut des cons
Comment dire autrement
La sombre sauvagerie de toutes les religions dans le même panier
Car toutes ont un jour sombré dans la croisade des fous
Il est revenu le temps de la barbarie
Où es-tu Barbara de Brest ? "Quelle connerie la guerre"
Te disait à l'oreille Pierre Prévert
Toi qu'il aimait autant que toutes petites filles du monde
Barbara de barbarie sainte petite soeur des athées
retourne-toi dans ta tombe de Transylvanie
Il est revenu le temps de la barbarie

© Jean-Pierre Lesieur (Inédit en cours) FB 24/02/2015
 

Poème  piège 

Inutile et impossible poésie
Recours des profondeurs
Qui ne remontent jamais
À la surface des roses.
Sais-tu toi ce qu'elle est ?
Au départ du rêve invention
Petit coin de mots perçu
Au hasard de la pénombre.
Inutile et impossible poésie
Ventre mou des amusements
Qui se traîne sur le sable
D'une lune en promenade
Sais-tu toi ce qu'elle est ?
Cratère inverse de la remontée
Et obligation de la reverse
À peine esquissée des yeux.
Inutile et impossible poésie
Jachère du langage
Qui se love dans les dunes
Au Sahara des oasis
Sais-tu toi ce qu'elle est ?
LA POESIE 


© Jean-Pierre Lesieur 
Sur Fb 02/02/2015




3
Et l'homme créa Dieu
Comme s'il avait besoin
D'une procuration
Pour acter ses sourires
Et ses moindres désirs
De paradis sur terre
Dans sa frénésie
D'enfumer un enfer

©Sur FB 19/01/2015 


2
Et l'homme créa Dieu
L'un eut un fils
l'autre un prophète
Et le troisième bouda
sérieusement les deux autres

©Sur FB 19/01/2015

1
Et l'homme créa Dieu
un Dieu unique
Il en créa même plusieurs
Qui n'eurent qu'une hâte
se confire en anathèmes
pour tourner en dérision
tous les autres
issus du même rameau d'olivier

©Sur FB 19/01/2015


Athée, nul n'a l'esprit plus religieux que moi, comme disait Desnos. Et mes prophètes adorent qu'on les blasphème. Au moins, je ne gonfle personne avec ça

©Sur FB 16/01/2015 

 © Jean-Pierre Lesieur

Mon Crayon

Crayon, mon crayon mine de liberté
Bois de rose en stock des émotions
Traducteur anonyme de mes rêves
Grain de rouage dans le cœur du sable
Pieu de désirs à flamber au cognac

Crayon, mon crayon mine de rien
Nonchalamment  sur mon oreille
A l'affut des marchandes d'illusions
Et de toutes les conneries humaines
Que cautérisent les remparts d'ordre

Crayon, mon crayon mine de sel

Avec des encoches sur la crosse
Comme un révolver encore chaud
Manié sans intentions particulières
Et pourtant pris dans l'efficace
Marié de la semaine d'or triste

Crayon, mon crayon de colère
Gavé comme un incendie de mots
Qui déverse des tombereaux de cris
Dans les coursives poussives de bois
Qu'un simple sentiment enflamme

Crayon, mon crayon de faïence
Poupée des stands de fête foraine
Ouverte à l'encan de la douleur
Qu'un plomb de quelque déraison
Raye de la carte pour l'éternité

Sur FB le 12/01/2015 
 © Jean-Pierre Lesieur



Là où la kalach remplace le crayon
la priorité est donnée aux cons.

© Jean-Pierre Lesieur comme fb 09/01/2015



Un poème inédit pour fêter la nouvelle année et le retour du printemps

CERISE


Impossible d’ouvrir mes veines
disait-elle
à l’éclusier de marbre qui l’avait accompagnée
quand les oiseaux du bois éclataient
comme des baies piégées.

C’était un été plein de fureur
de bruit et de vergers saouls.
C’était la pleine saison des pierres.

Cette année-là
j’aimais Cerise
sa mine rouge
sa robe d’herbe
son noyau de buis

partout
Les arbres tombaient sur les tentes
à la vitesse des bulletins météo
On avait peur des vignes

Cerise jouait
de l’harmonica
chromatique
du chien
et de la moto.
J’aimais Cerise
Sa mine rouge comme une brioche ratée
ses deux petites griottes de poitrine

et l’échelle sans barreaux
pour monter vers son cœur

©JEAN-PIERRE LESIEUR comme fb 30/12/2014

CIVILISATION AS-TU LES POÈTES QUE TU NE MÉRITES PAS

Civilisation de drugstore, de réussite à fonds volés, de soleils saumâtres, de guignols en ballade marchandant leurs aumônes de rires et de cœurs percés : que fais-tu de tes poètes ?
Civilisation d'enfants jaunes, noirs, blancs, rouges, comme les voyelles de Rimbaud, d'un seul sang issu de globules universels délavés par les usines de jasmin triste : que fais-tu de tes poètes ?
Civilisation quaternaire, vieille barbe explosive d'autoroutes fantastiques et de routes nonchalantes, aux visages invendus, aux cœurs en cul de sac, aux pleurs en goutte de fiel, que fais-tu de tes poètes ?
Civilisation des gagne-petit du grand soir et des nababs des nuits blanches, quand les autres partent bosser, la tulipe du réveil en place de serre-mâchoires, le volant dans les yeux et des lumières mal éteintes de café calées sur l'horizon : que fais-tu de tes poètes ?
Civilisation barbelée, dont les pointes bafouent le sexe des libertés, enclavant l'espace dans tes serres de pieuvre que nul n'ose narguer sous peine de la pierre fendre des gels de l'holocauste : que fais-tu de tes poètes ?
Civilisation fade de magasins véreux dont les escaliers s'ennuient de toujours monter vers des rayons dorés où meurent les miroirs : que fais-tu de tes poètes ?
Civilisation d'à-peu-près, de guenilles brocardées sur des squelettes en rut, de fourmis maintenues contre le gré des grèves, de guérillas trop grêles sous les capes d'horions : que fais-tu de tes poètes ?
Civilisation des heurts avec des saints de pierre à la relève crue des jacinthes de la rue en forme de pavés qu'il faudra bien jeter dans le feu des grenades et des balles perdues parce qu'elles n'ont pas atteint le but qu'elles s'assignaient : que fais-tu de tes poètes ?
Civilisation cosmique en grains de granuleuses, éclatées sauvagement au vitriol du verbe, en larmes de renoncules, en armure d'avoine bleue pour les attouchements royaux des pollens en maraude : que fais-tu de tes poètes ?
Civilisation d'arbres défoliés par les paroles des actes joints après la lettre aux actes des paroles comme les cuisses d'un chasseur-bombardier aux narines de tue-mouche : que fais-tu de tes poètes ?
Civilisation, ma civilisation, que fais-tu des poètes que tu as engendrés ?

26/11/2014
© Jean-Pierre Lesieur

***

Blanche guerre


L' horizon n était pas bon, L' orage couvait ,les yeux des lézards étaient clos.

L' éclair plus frais d une heure rechargeait son ciel et des drôles en haillons couraient.

La bombe tomba tout près ,éclata ses neutrons sur un territoire neutre qui ne le savait pas.

L école brûla tout son saoul de grammaire.

Des vieux livres d oxygène dérapèrent dans la résine opaque des holocaustes.

Un teacher périt sous la plaque funéraire qu il honorait chaque année.

Peu à peu se prit l habitude déserte de frîches sans eau et d oasis poreuses où les petites filles narguaient Blanche-Neige et son miroir à fées.

On réouvrit les mauvais comptes des sept nains guerriers un matin.

© Jean-Pierre Lesieur

Sur Cairn n°16 - Janvier 2015


***
Un poème pour la fausse route des retours mal partis (revu)

Le corps n'oublie rien 

Le corps n'oublie rien
Le corps n'oublie rien
Les caresses ancrées à l'aube des aisselles
Les traces accrochées sur les paumes de demain
Les hirondelles tombées de la marée du ciel
Comme des mots sans retour venus comme ça.
Les sentiers de la guerre écourtés de fossés
Sous le cheval fou à la démarche incertaine
Ton regard de chasseur dans un filet papillon
Qui tire en riant un perdreau de l'an quatorze.
Le corps n'oublie rien
Le corps n'oublie rien
Les vagues amulettes striées de moindre aventure
Et les sorciers véreux de la nomenclature
Parvenus au sommet en gémissant de rire
Pour ouvrir de leur poids la geôle des lendemains
La mort non voulue terroriste des tangentes
L'oiseau rêveur à la turpitude des avenirs
Qui exaspère les sentes d'araignées à la une
Dont la toile se meurt de civiliser les mouches.
Le corps n'oublie rien
Le corps n'oublie rien
Les Passages insolites ne menant nulle part
L'aura des ouragans revenue des régions
Où la peur s'installe dans les nattes des filles
Qui n'aiment pas le vent quand il est important
Et tous les passereaux du clair de ta mémoire
Que tu veux attraper dans des filets percés
Te laissant sur la peau une trace indélébile
Comme le souvenir de celui que tu as tant aimé
Le corps n'oublie rien
Le corps n'oublie rien 

23/11/2014 © Jean-Pierre Lesieur


Parfois, quand je mets un poème sur mon mur j'ai l'impression de l'envoyer sur une mer démontée qui planque tout par mille mètres de fond. Jouissance?
 Ton rire

Épris de ton rire, j'ai pris
les petits oiseaux du silence
entre mes dents. Le prix
à payer nul n'en sait rien.
Il fallait voler comme toi
à l'étalage, à la roulotte et au sourire.
Il fallait mettre dans les troncs
l'âme du pivert et le chant
syncopé des noirs de Miami.
Il fallait jeter l’incompréhensible
aux orties de la demi-mesure.
Ouvrir les tabernacles clos
depuis les états généraux du ciel.
Il fallait courtiser le saint esprit
d'une seule ruse en pâmoison
et perdre pour toujours la raison
des oraisons qui n'en sont plus.
Épris de ton rire j'ai pris
la clé des chants à rendre beaux.

02/11/14 © Jean-Pierre Lesieur

*****
SENTIER

Un sentier, un éclair
Passage obligé
D’un vieux sanglier
Perdu dans la forêt
Frousse corse
A deux doigts
D’un abîme
Introspectif
Comment faire
Pour revenir
en arrière
quand le manche
est jeté
après la cognée
du bûcheron
de l’Alta roca
qui n’a peur
que du diable.

© Jean-Pierre Lesieur
12/09/14 (Revue Ce qui reste)

MONSTRE DE MÉTAL

Monstre de métal
Calme Léviathan
Plein de bagnoles
Et de touristes
Lent sur l’eau
Majestueusement
Dormeur du râle
Des voyageurs
Que la joie
Éclabousse.
Une étoile métal
Le guide dans la nuit
Vers un port
A la mine réjouie
Qui attend
Bras ouverts
Qu’il vienne
L’embrasser
Sur la bouche.
 © Jean-Pierre Lesieur
12/09/14 (Revue Ce qui reste)


 BALLADE 

Dans le chemin creux
De la vacance
Marche le bonheur
En robe de thym frais.
Pierre qui roule
Crevasse d’eau
Le ciel s’envole
Par-dessus le mur.
Dans le sillage
En révision
De la maison
Crevasse sans fond.
Là par hasard
Un petit poète
Trie les pierres
Des aiguilles
De Bavella.
Tout en haut
De l’armoire
La chouette
En chemise de nuit
La chaloupe bord de l’eau
Arrive à l’heure des aventures
Pleine de vent et de fureur
Elle frôle les bateaux
Rameurs en marcel
Les matelots du mensonge
Sabordent tous leurs rêves
En cultivant la rumeur
De l’île perdue en pleine mer.
© Jean-Pierre Lesieur
12/09/14 (Revue Ce qui reste)



Un poème pour rire

Pas peur
De la mort et des anges impossibles de la fin des temps
Pas peur
Des avions-suicides téléguidés par la mauvaise pensée
Pas peur
Des barricades sans servants du parcours des pauvres
Pas peur
Des envoûteurs de rêves qui dorment sur des clous
Par peur
Des castrateurs de maïs qui se trompent souvent de cible
Pas peur
Des snipers embusqués qui me visent au cœur
Pas peur
Des soldats en nuisettes dont les grenades foirent
Pas peur
Des sorciers de la parole muets comme des carpes
Pas peur
Des glandeurs en tout genre sans genre défini
Pas peur
Des pirates impliqués dans les mœurs en rupture
Pas peur
Des prêcheurs du faux grassement rétribués
Pas peur
Des masques d'Halloween en pâte de carton
Pas peur
De ceux qui me trahissent sans mauvaise pensée
Pas peur
Des femmes de triste vie qui veulent m’épouser
Pas peur
Des géographes de l’absurde qui relookent les champs
Pas peur
Des plénipotentiaires véreux qui trahissent leur mission
Pas peur
Des politiques d’opérette qui nous refilent du vent
Pas peur
Des grands prêtres sans chapelle dont la foi erre folle
Pas peur
Des amitiés de sables qui s’effritent à l’ouragan
Pas peur
De l’assassin discret qui sème son ADN à la ronde
Pas peur
Du flic de coin de la rue planté en pleine avenue
Pas peur
Du lait qui déborde à la flamme des aventures
Pas peur
Du loup qui se mord la queue en tournant la manivelle
Pas peur
Des médecins de l’impossible qui charcutent la montagne
Pas peur
Des navires en cale sèche qui veulent s’acheter des jambes
Pas peur
Des douaniers de la débauche en tenue de gauchos
Pas peur
Des toreros furieux qui ont perdu leur queue à la place du taureau
Pas peur
Des proxénètes notoires qui remplacent leurs gagneuses
Pas peur
Des fonctionnaires d’un soir à peu près renfloués
Pas peur
Des généraux d’opérettes qui ont mis leurs galons dans la confiture
Pas peur
Des routiers américains de la route 792 bis en panne
Pas peur
Des monarques de vespasienne qui ne se sentent plus pisser
Pas peur
Des chevreuils landais un soir d’hécatombe

 © Jean-Pierre Lesieur
12/09/14 (Revue Ce qui reste)

***


Valinco

Golfe plat sur mer d'huile
Que le vent ride à peine
Lignes fuites du temps
Zébrées d'éclat d'encre.
Valinco la Corse à portée
De bateaux défendus
Et mouettes au ventre blanc
Lascivement étalées
Sur un divan de myrte.
Paisible discordance
Troublée parfois
d'un canadair jaune
Qui allume le feu
Ou d'un bateau énorme
Venu du bout du monde
Qui vomit ses touristes
Sur le port trop petit.
Jumelle aux yeux
Vissées de recherche
Un cormoran ami
Plonge professionnel.
Corse éternelle
Et surprenante
Ton œil allumé
Par la montagne

10/09/2014
© Jean Pierre Lesieur




Mise en bouche extrait de

 Ma muse s'amuse

Ma muse vend mes poèmes
Au marché de la poésie.

Elle s’installe derrière
Sa table miroir
Qui reflète son image
Jusqu’aux tripes des stands
Et attend le chaland
Un sourire en goguette.
J'ai dû aller la délivrer
Au commissariat de police
Où elle fut internée
Pour délit d'initiée.
Ma muse vend mes poèmes
à la sauvette

©Jean-Pierre Lesieur
fb 20/08/2014

 
la fortune vient en dormant, l'infortune vient en rêvant.
fb 06/08/2014

j'aimerais savoir dire "tu me manques" dans toutes les langues de la vie et de la poésie.
fb 05/08/2014
pour moi la poésie n’a pas de temporalité, un poète tout jeune, un poète tout vieux, peuvent être poètes que j’aime et je publie sans tenir d’autre compte que celui du poème… ensuite le hasard, mais change-t-on vraiment avec l’âge de nos artères?
fb 09/06/2014



Vous avez dit poésie et je vous entends bien. Vous savez ce que c’est vous ? Ah, vous en avez donné une définition. Bien, bien, c’est bien, vous avez de la chance. Au cours de ma vie de revuiste, est oui un néologisme pour parler des directeurs de revues de poésie, j’en ai entendu de ces définitions auxquelles la plupart du temps je ne comprenais rien. Même les plus grands d’entre les poètes s’y sont essayés, sans parvenir ni à se faire comprendre, ni à faire admettre par tous que leurs mots cernaient la meilleure définition, une définition universelle de ce qu’est ou peut être la poésie. C’est comme ça, il n’y a rien à faire d’autre que d’accepter, et surtout de nos jours, qu’il y a eu, il y a et il y aura autant de définitions que de poètes.
Alors ne perdons pas notre temps à couper les cheveux en quatre et continuons d’écrire, elle est là, la véritable définition.

©Jean-Pierre Lesieur homme à tout faire de la revue Comme en poésie



L'éclectisme de Comme en poésie est un choix éditorial. Une revue de poésie doit rendre compte de ce qui s'écrit à un moment donné et la poésie aujourd'hui est suffisamment, diverse pour refléter ce choix. Je publie aussi les futurs grands poètes de demain. Elle est et restera ouverte à tous ceux qui ont quelque chose de neuf à dire en poésie. Alors n'hésitez pas. Je recherche également des illustrateurs pour les numéros.( 4 pages couleur intérieure et couvertures.) N'hésitez pas si j'aime je publie.
comme fb 09/12/2013

Propriano 15 09 03


Longtemps après
Tu regretteras
La vie se prend en marchant au jour le jour
Un pied dans les pas de l’autre
Et la tête dans les étoiles.
On surveille sa ligne
De corps ou de métro
Tu vas au travail tous les jours
Dans cet atelier ou tout le monde
Surveille tout le monde
A la gloire du chef
Tu tournes toujours le même boulon
Avec la même clef
Offerte pour ta fête il y a cinq ans.
La vie se déplie comme le journal
Au jour le jour
Pleine d’Irak et de Palestine
D’attentats et de mariages
Pour refaire le monde
Qui meurt à la guerre.
Longtemps après tu regretteras
D’avoir laissé passer un bel amour
Pour deux tickets de peur
Et deux gâteaux tartinés d’incertain.
La vie se prend en aimant les lèvres de l’autre
Quand elles éclatent comme des groseilles
Sur le sucre des tiennes.
Un présent incertain ne fait pas un passé
Ni même un avenir.
Et tu enfileras les petits plaisirs
Comme des perles sans odeur.
Longtemps après tu regretteras
Mais il sera trop tard.
 

©Jean-Pierre Lesieur comme fb 04/04/13

Lettre à un jeune poète qui ne saura jamais que je lui ai écrit 

texte de Jean-Pierre Lesieur  Publié le 10 décembre 2009 par Eric Dubois
J’aime écrire à des gens qui ne me liront jamais. C’est un plaisir que je suce lentement comme un glaçon à la menthe.
Je lui dirai, à ce jeune poète, du haut de la connerie de ma vieillesse qu’il a beaucoup de chance d’être jeune, beau et poète. Qu’il a beaucoup de chance de ne pas avoir connu une muse de contrebande qui le plaquera pour le premier motard venu.
Je lui dirai qu’il y a un âge où il faut se résigner à faire d’autres choses bizarres qui ne soient pas de la poésie et surtout pas des vers alors qu’il est d’extrême importance de gagner sa vie pour fonder une famille bien chrétienne pleine de petits enfants bien chrétiens qui prieront tous les soirs pour le repos de leur bien chrétien papa de poète mort-né.
Je lui dirai qu’il a intérêt à lire tous ces confrères avant de faire ses classes en évitant ceux des écoles qui ne lui feront faire que des classes sans poésie.
Qu’il ne faut aussi compter sur personne et que la pluie et le beau temps des poètes n’a plus aucun sens et qu’il doit éviter de tirer sur les ambulances surtout si elles vont dans tous les sens.
Je lui dirai des vers qu’il n’a jamais entendu écrit par le plus grand poète de notre temps : ANTHOLOGIE.
Je lui dirai de ne pas écouter ces vieux cons qui en savent toujours plus que les autres parce qu’ils ont tout oublié... ce qui est un gros mensonge.

Je lui dirai qu’il n’y a pas de grande différence entre un poète de maintenant et un poète du passé quand il écrit au présent du supputatif.
Je lui dirai de ne pas prendre pour argent comptant les flatteries et autres compliments, ni pour la fête des pères, ni pour la fête des poètes car il y aura assez de gens pour lui faire sa fête tous les jours.
Je lui dirai de ne pas désespérer Billancourt qui a vachement changé depuis le temps où il y travaillait à la chaîne.
Je lui dirai qu’il faut bien dix mille verges pour battre sa coulpe sans risquer de se tromper.
Je lui dirai qu’il faut savoir mourir avant d’écrire quoi que ce soit pour qui que ce soit et que savoir écrire s’apprend au fil de la plume de la vie.
©JEAN-PIERRE LESIEUR comme fb 11/03/2013


JEAN PIERRE LESIEUR POETE

Un poète, ce n’est rien ou c’est beaucoup, selon qu’on accorde de l’importance ou non à la poésie. Jean-Pierre Lesieur est né dans le Marais à Paris en 1935, d’une famille pauvre même pas ouvrière. Rien ne le prédestinait à écrire des poèmes, mère analphabète, père inculte et niveau de vie des sans domiciles fixes.
Adolescence parisienne en plein la guerre de 39/45, sa poésie en relatera une large part.
Placé en apprentissage dans une école d’Air France il en sortira avec un CAP de mécanicien moteur avion et d’ajusteur.
Il se retrouve dans les ateliers de révision des avions, à Orly, pour une carrière de mécanicien au sol qui le fera pénétrer de plein pied dans la conscience prolétarienne, qu’il intégrera bien vite dans sa poésie prenant parti pour dénoncer la condition ouvrière.
Las de la mécanique et conscient qu’il existe autre chose, grâce à la poésie, il prépare au cours du soir, en secret, le baccalauréat, qu’il finit par obtenir au bout de trois années d’études, tout en travaillant dans la journée.
Il abandonne la mécanique pour entrer dans l’enseignement, comme instituteur et ne quittera cette profession que devenu directeur d’école.
Ses pairs en poésie Prévert et Éluard, entre autres, et par la suite une boulimie de poésie.
Parallèlement il mène une carrière de revuiste qui le fera participer à la création de la revue Le Puits de l’ermite, avec Guy Malouvier, Guy Dubeau, Jean Chatard, Michel Héroult, Robert Momeux, Claire Florentin, Henri Gastaud, Jean-Paul Saint Aubain, Christine Razanajao. Il créa ensuite, seul, deux revues : Le Pilon, parue de 1976 à 1983 et qui vit la naissance de 28 numéros. En l’an 2000 il créa Comme en poésie, qui existe encore et a déjà dépassé le cinquantième numéro.
Inlassable passeur de poésie, la sienne et celle des autres, il adjoignit une petite structure artisanale d’édition pour publier les poètes qu’il aime et lui-même.
comme fb 23/02/2013

2013 année de la Poésie



1
2013 année de la poésie
2013 envie de poésie
2013 comme en poésie et 13 ans d'existence
2013 jours avec l'envie de poésie dans les yeux
2013 ne pas oublier de lire chaque jour un poème
2013 écrire écrire écrire écrire... de la poésie
2013 Hossegor haut lieu de ma poésie et de celles des autres
2013 serviteur!


2
2013 année de la poésie (2 ème jour)
les poètes n''ont pas de statut social mais quelques uns ont encore une statue dans un square.
Un livre aux éditions Bruno Doucey : Comme si dormir de Laurence Bouvet
une revue de poésie papier : Décharges 156 
les poètes de la révolte existe je les ai rencontrés dans un vaisseau en route pour l'espace.

2013 année de la poésie (3 èmè jour)
En ce temps là les poètes s'assemblèrent et montèrent sur la montagne pour regarder le monde souffrir... c'était en ce temps là et rien à voir avec aujourd'hui.
En poésie il n'y a pas de messie... mais non !

2013 année de la poésie (4 ème jour)
"avec le temps je n'arrive plus à m'y mettre. Quand je m'y mets, j'arrive à peine à mi_mêtre" Claude Albarède (pensées de poches)
Il doit y avoir un équilibre entre la poésie sur support papier et la poésie numérique. Que tous les poètes œuvrent pour qu'il en soit ainsi... et les revues de poésie vivront. 
Plus que 361 jours pour clore l'année de la poésie.

2013 année de la poésie (5 ème jour)
Ce matin madame poésie s'est réveillée grognonne, elle voyait un horizon bouché et du brouillard dans la gorge des mots. Elle se retourna sur le côté et se rendormit. Ne la réveillez pas c'est la belle au bois dormant.
2013 année de la poésie participez.

2013 année se la poésie (6 ème jour)
Monsieur poète épouse sa muse en seconde noce. Il la fréquentait depuis 52 ans. Ont eu 3601 enfants dont 7 morts nés. C'est un bien beau jour.
Annoncez autour de vous 2013 année de la poésie et je suis certain que cela prendra corps sur la facebookie.
Ensuite une grand fête à Hossegor dans le garage aux poèmes

La naissance d’un poète on ne sait pas
2013 année de la poésie. 7 ème jour)
La naissance du poète ( extrait de l'animal poétique et ses munitions de Jean pierre lesieur.)
On ne sait pas dire s’il sera poète
Le petit d’hommes qui arrive
Plein de borborygmes et de cris
Qu’il ne sait pas encore écrire.
La naissance d’un poète on ne sait pas.
Tous le trouvent si beau
Si admirable et si plein de fossettes
Si plus joli que le moindre mot
Qui leur passe par la tête
On ne sait pas s’il sera poète
Cet ange blond crinière d’argent.
Il y a vingt fées autour du berceau
Toutes attentives à le trouver beau
Il leur sourit de toutes ses lèvres
Parce qu’il n’a pas encore de dents
Pour mordre le sein de sa nourrice
Comme Louis quatorze le roi soleil
Alors il pleure c’est bon signe
C’est du sensible à bon marché
Et les langes récupèrent ses larmes
Pour les revendre plus tard
Quand il sera célébrité
Pour tous les myopes de la planète.
Et il grandit le chérubin
Un petit peu chaque jour
Parle pas mais crie moins
Parle pas mais commence à penser
A écrire sur ses couches
Qui sont imperméables.
Partout autour on crie miracle
Quand il tombe par accident
Quand il fait sa première dent
Quand il fait croire que papa
Est le premier mot qu’il connaît
La naissance d’un poète on ne sait pas.
On suppute ce qu’il sera
Plus tard au giron de la vie
Peintre notaire ou avocat
Ou peut être fonctionnaire
Y a la sécurité de l’emploi
Mais surtout pas poète
Belle mélodie pour l’entourage
Voila-t-il pas qu’il roucoule
Comme un pigeon à la saint Marc
On le prend pour un italien
Son gazouillis de bel canto
Enchante ses admirateurs.
Sera-t-il ténor ou basse
Saxophoniste ou chorégraphe
Chanteur à voix ou gouailleuse
Petit rat ou grande souris
Il a un bel organe très beau

2013 année de la poésie (8 ème jour)
En ce temps là se répandit une grande nouvelle, les hommes adoptèrent un langage universel : la poésie. Tout de suite tout devint plus beau, plus facile, plus consensuel. (certains même l'écrivirent en deux mots. )
N'hésitez pas à parler autour de vous de la poésie et de 2013 année de la poésie. Elle sera ce que nous en ferons.

2013 année de la poésie (9 ème jour)
Le Poète gravit la colline pour haranguer ses disciples. ECRIVEZ!écrivez! leur lança-t-il en pleine face. l'écho lui répondit :" il en restera bien quelque chose". Pas convaincus les disciples. 
2013 c'est aussi et surtout un bon cru qui verra encore paraître 4 numéros de Comme en poésie. Participez à l'aventure. Serviteur!

2013 année de la poésie (10 ème jour)
une année de la poésie, pourquoi faire, pour faire la nique à 99 pour cent de la faune humaine qui se contrefout de la poésie, mais un pour cent qui l'aime et veut le dire haut et fort.
Alors on fait quoi, si on est poète ?????
Le poète est redescendu de la colline et cause.

2013 année de la poésie (11 ème jour)
C'est une goutte d'eau dans une mer d'indifférence mais il faut que la poésie retrouve sa place dans le débat sur la société et que sa soit disant disparition soit le signe d'une nouvelle naissance car elle adapte le langage à la modernité et permet d'accéder à des beautés de la vie que nous ignorons encore. 
Alors vous en pensez quoi, les tenants du siècle 21?

2013 année de la poésie (12 ème jour)
être poète c'est écrire de la poésie
vivre en poète c'est adapter sa vie à la poésie
courir en poète c'est fouler les mots à longues enjambées
aimer en poète c'est ajouter les mots au plaisir
inventer en poète c'est ce que nous faisons chaque jour
mourir en poète, le plus tard possible...
et vous que faites-vous pour la poésie?

2013 année de la poésie (13 ème jour)
l'amour de la poésie demande beaucoup d'humilité trop de flamme est suspecte, pas assez fait pingre. Idem pour l'amour des poètes entre eux. La première poète qui me déclare sa flamme je la décore du mérite de l'incendie. Le premier poète je l'embrasse sur la bouche. Serviteur.

2013 année de la poésie (14 ème jour)
La poésie est bien placée, pour à la fois, relever le défi de l'édition électronique et la continuité de l'édition papier. Elle n'a rien à perdre ni dans un sens ni dans l'autre. 
c'est toujours quand on l'a cru moribonde qu'elle a rejailli encore plus forte et affutée.

2013 année de la poésie (15 ème jour)
Le monde parallèle des revues de poésie côtoie le monde pas parallèle de l'édition qui a pignon sur rue. c'est comme ça et l'autre dit que les parallèles se rejoignent à l'infini. ah merdre, c'est encore loin l'in fini, dis m'man?
15 jours d'année de la poésie rien n'a changé sauf la guerre au Mali.
serviteur!

2013 année de la poésie (16 ème jour )
morne plaine, rien à l'horizon. Poésie démâtée. Mer houleuse. je prends le petit déjeuner de mon poème devant la pluie, des rumeurs de guerre dans mes oreilles. sont cons les hommes. Rien à foutre de leurs religions agressives. Sont cons les hommes. Ils font quoi les poètes? Ils sont où les poètes? Morne plaine. serviteur.

2013 année de la poésie (17 ème jour)
Tous poètes. Je rêve. La poésie est faite par tous. Je rêve. Quel non spécialiste de la poésie contemporaine peut me citer un poète né depuis le début de l'an 21? poésie morne plaine.
Tous poètes peut-être mais pas de lecteurs de poésie autour de moi à moins de 300 km.
tous poète pas un seul poème publié dans la grande presse depuis le siècle dernier.
pas un seul poète, ou appelé tel à la télé.
2013 année de la poésie pas un besoin une nécessité.
serviteur

2013 année de la poésie (18 ème jour)
Où vont-ils donc les petits poèmes qui s'étalent sur facebook à longueur de jour ? Que deviennent-ils noyés dans la masse des communications en tous genres ? Dans le trou. Dans le trou insondable des ordinateurs en folie qui se demandent ce qu'lls peuvent bien venir faire là.
Et toujours les poètes continuent à en répandre, ici & là, pour tenter de prouver à personne qu'ils sont poètes, peut-être.
Année de la poésie une aubaine.
serviteur.

2013 année de la poésie (19 ème jour)
étonnant comme les poètes semblent se moquer de la diffusion de la poésie, sauf de la leur, sans faire grand chose pour. Comme s'ils déléguaient, à des éditeurs véritables, rares et submergés, tant il y a de gens qui disent écrire de la poésie. Les revues leur paraissent tout autant inutiles, ne s'y abonnent pas, et lire leurs contemporains une tâche au-dessus de leurs forces. 
Alors 2013 année de la poésie, plus que jamais d'actualité.
Serviteur!

 conseil :
c'est pourquoi j'en suis arrivé à publier les autres dans Comme en poésie et à me publier en tant que poète artisan. TOUT FAIRE SOI MÊME? et surtout la diffusion. Se prendre par la peau du coup et aller au devant des gens, pour moi et les autres. Une revue qui donne 72 pages de poésie tous les 3 mois pour 12 euros par an, ce n'est pas bradé c'est donné par souci de faire connaître tout le monde à tout le monde. 2013 année de la poésie je vous dis.

la revue, quelle qu'elle soit, ne fait pas du compte d'auteur et que s'offrir ou offrir un abonnement c'est se procurer un plaisir de lecteur et pas servir sa propre chapelle c'est pourquoi j'ai de plus en plus de mal à publier des poètes qui ne se sont pas au moins une fois en 12 ans d'existence de la revue abonné pour connaître ce que je fais. Et je ne pense pas que ce soit une spoliation, ni une malhonnêteté morale.

ni Emmaüs, ni attaque basse ou haute... se prendre en main c'est tout. Ceci est valable pour tous. La diffusion de la poésie ce n'est pas la charité. L'écriture de la poésie c'est personnel. L'honneur de l'homme poète c'est de se sortir les tripes quand il a un bon couteau.

C'est la bonne porte pour mettre ses poèmes en face des lecteurs de poésie et moins onéreux qu'une édition à compte d'auteur et pour la sympathie juste un abonnement ou l'achat d'un numéro.

cela dépend des revues. Certaines sont plus portée vers le choix par elle-même des auteurs qu'elles publient. D'autres plus anthologiques acceptent les différents envois. Je mets dans comme en poésie les adresses de toutes celles avec lesquelles j'échange. Certaines ne veulent que des poèmes sur papier, d'autres acceptent ceux d'internet. Ça il y a les deux sortes de revues papier et numérique. Un choix assez grand en somme. évitez aussi d'envoyer les mêmes poèmes à plusieurs c'est embêtant quand ils paraissent au même moment. Voilà quelques conseils.

21 janvier 2013

2013 année de la poésie (358 ème jour)
Poète il croyait encore, à son âge avancé, au père Noël. Il croyait que les poèmes se trouvaient dans les choux ou étaient amenés par des cigognes, il croyait aux cadeaux de la société pour éditer ses poèmes, il croyait qu'on pouvait aimer ce qu'il écrivait, il croyait qu'il suffisait d'envoyer un manuscrit à un éditeur pour qu'il soit édité. A son âge avancé, pensez donc.
2013 année de la poésie
serviteur



2013 année de la poésie (359 ème jour)
Poète elle écrivait des poèmes sans queue ni tête, farfelus, dingues déjantés surprenants et tarabiscotés à la fois, bizarres et elle se surpassait au moment des fêtes tant est que ses amis l'appelaient la dinde de noël. C'est quand ils voulurent la consommer qu'ils changèrent d'avis à l'intérieur elle était tout à fait normale.
2013 année de la poésie
Serviteur
(je rappelle le challenge, tous les jours de 2013 inventer chaque matin, sur Facebook, en direct, un fait autour de la poésie, déjà le 359 ème,)
Serviteur

2013 année de la poésie (360 ème jour)
Là dans la crèche de la petite étable, entre l'âne, le bœuf et les rois mages, brille un tout petit morceau de papier venu du fond des âges, tout tremblant, tout chiffonné, tout maculé par une étoile, tout ridé mais irradiant une lumière de mots... un poème.
2013 année de la poésie
serviteur

2013 année de la poésie (361 ème jour)
Il mit un joli petit nœud papillon à son poème qui illico s'envola butiner de fleur en fleur, de tête en tête, de cœur en cœur, comme seuls savent butiner les poètes papillons. il fut arrêté net par un filet traitre qui le piqua d'une épingle dans une vitrine où il termina mots écartés à la va comme je te pousse sa vie rêvée de poème papillon.
2013 année de la poésie
Serviteur

2013 année de la poésie (362 ème jour)
Poète il a inventé un langage à lui, avec des mots à lui inventés, des images à lui inventées et un nom à lui le Papafol du Pallandroïde. Il a arrêté les poètes à Poitiers et ses poèmes meurent sur un blog que personne ou presque ne visite. Son destin n'est pas plus tragique que ceux qui parlent clair et n'inventent rien. La poésie c'est une rude école de modestie.
2013 année de la poésie
Serviteur.

( il s'agit en fait d'André Martel qui se proclama Pafafol du palandroïde et publia quelques livres de poèmes sous ce pseudo. 27/12/13 )


2013 année de la poésie (363 ème jour)
Les mots de ses poèmes lui parvenaient par brigades entières, un déferlement qu'il ne parvenait pas toujours à bien maîtriser. Ils se bousculaient aux postillons. Pour tout dire il se trouvait emporté par la violence gratuite et l'abondance. Heureux poète qui n'avait qu'à se baisser pour cueillir des petites fleurs de rhétoriques.
2013 année de la poésie
Serviteur

(Une fleur de rhétorique c'est joueuse c'est sauteuse il suffit de savoir attendre et hop au vol. 28/12/13)

2013 année de la poésie (364 ème jour )
Poète, tous les ans il souhaitait la bonne année à tout le monde en écrivant un poème plein de bons sentiments, de formules émouvantes, de salutations salutaires. C'était la coutume et chacun se gardait bien de la critiquer même s'il pensait le contraire de ce qu'il écrivait.
2013 année de la poésie
Serviteur


2013 année de la poésie (365 ème jour)
Quand le poète parvint à la fin de son cycle 2013 il lui vint l'envie de se reposer. Pensez donc 365 jours à écrire chaque matin un billet sur la poésie confié à Facebook. Un challenge, une gageure, arrivés au bout du bout serviteur des mots. il lève sa casquette et salue bien haut ceux qui l'ont suivi pour le meilleur et pour le pire.
En préparation le livre 2013 année de la poésie pour pérenniser l'entreprise.

(com : pas de décoration, pas de prix, pas de breloque rien à cirer de ces colifichets, voilà c'est dit)

31/12/2013

2013 année de la poésie c'est terminé pour moi sur facebook, par contre ça commence sur Comme en poésie. Je compte récupérer les 365 pensées, aphorismes, truismes etc... et en faire un livre qui devrait s'intituler 2013 année de la poésie et que je publierai courant janvier en supplément à la revue Comme en poésie. Un livre de 190 pages environ (2 pensées par page) et qui prendra place dans une collection aphorismes dans les éditions Comme en poésie. On peut souscrire à 15 € au 2149 avenue du tour du lac ou paypal j.lesieur@Orange.fr. Donc bonne année et à bientôt sur facebook ou ailleurs. JPL

( com : bonne année à vous tous et merci de me suivre La vie vaut bien le coup de vivre. Bisous JP 01/01/14)


aux amis de Comme en poésie pour la fin de l'an en poésie

LA MERVEILLE DES MERVEILLES


La merveille des merveilles disait-elle
en parlant de la tour Eiffel
seule en face de son lac marin.
Où Les cormorans aux becs pointus
plongent sans relâche et à qui mieux
mieux se gorgeant de poissons
et de seiches vertes et roses.
La nostalgie lui allait bien au teint
elle se voyait encore louvoyant dans les rues
de la capitale il n’y a pas si longtemps
elle sans but exacerbant les promeneurs
de la place du champ de mars en bas
et il ne fallait pas grand-chose pour
Qu’elle se mette à pleurer sur son sort
Qui n’en demandait pas tant.
Les voyages au long cours sont longs
Et nul ne peut en abréger la nostalgie
Qui étreint la femme qui arrive en limite
De l’âge des artères de sa génération.
Maintenant dans la solitude des cormorans
Elle jetait son passé dans l’eau ridée
Pour qu’elle remette enfin de l’ordre
À la fin de chaque syllabe de chaque mot
Que chaque ligne rime avec la suivante
Et que les cormorans lui remontent tout
Afin de faire sécher au soleil
Les ailes de sa vie écartées comme des christs
Perchées en haut de la merveille des merveilles
La tour Eiffel qu’elle n’avait pas pu refermer
En partant précipitamment de la ville
Dans laquelle les cormorans ne pénètrent pas
Et qu’elle n’allait pas abandonner comme ça
Sur un coup de tête ou un coup de nageoire.


© Jean-Pierre LESIEUR 29/12/12 (inédit)

A TOUS LES ENFANTS DU MONDE (inédit)

On tutoyait le monde avec des cris anciens
Perles rares de la nuit dans le giron des docks
Il fallait inventer des vacances de douceur
Pour entailler les heures de la nouvelle année.
Nous prenions nos couteaux et nos haches de guerre
Pour faire comme les grands un conflit pour l’honneur.
Mais nous ne savions pas comment nous en servir
Ni seulement comment tuer avec ces instruments.
Enfants de la misère le moindre jouet volait
La fortune de plomb plus belle que nos soldats
Et c’est de grands combats que nous faisions les plans
Pour ne pas dégrader nos rêves d’avenir.
La violence gratuite accablait nos destins.
Les avions détaillaient de sordides valeurs
Qui nous tombaient dessus en même temps que les bombes
Et faisaient de nos cœurs des cairns de pierre.
La mort trop présente régentait nos avoines
Pas plus que les moissons nous mangions notre soupe
Et souvent nous jeûnions devant la mortadelle
Qui avait pris du corps depuis la fin d’hiver.
Les hommes étaient partis au début du printemps
Pour honorer leur vie d’un sacrifice vain
Et nous avions leurs femmes au bout de nos fusils
Qui s’étiolaient en vain sans se servir de nous.
Un soupçon de désir dévérolaient nos jeux
Mais nous n’étions par mûrs pour relever le défi.
© jean pierre lesieur comme fb 10/08/12


TOUS LES MOTS

Tous les mots sont venus en même temps
mettre leur chapeau au vestiaire
Pourrai-je choisir?
Je vous salue à coups de trique
censeurs.
Moi le pacifiste des heures de pointe
à la démarche chaloupée des bords de Marne
L’enfant peureux des guinguettes.
Tous les mots sont venus tirer des bords
sur le fleuve mou de mes inspirations.
Timide sourire
- Oserai-je ?
- salut!
A nouveau.
La foule s’écarte devant mes offrandes
égoïstes - je ne retiens rien - j’avance
les épaules pleines d’ecchymoses nulles.
Je n’ai plus peur des mains
qui traînent leur soleil de paumes.
Je vous salue à coups de trique
censeurs
le gravier est devenu lourd
sur les péniches de ma poésie.
© Jean-Pierre Lesieur
 comme fb 25/05/12

2012 Ne pas oublier

"Ne pas oublier l'invitation au rêve, à la liberté et à l'émotion quand un poème se jette à votre cou vous entourant de ses longs bras de mots"






"Ne pas oublier l'invitation au rêve, à la liberté et à l'émotion quand un poème se jette à votre cou vous entourant de ses longs bras de mots"




Ne pas oublier la poésie n'est pas un art mineur il y a belle lurette qu'elle a acquis sa majorité.
fb 04/12/2012

ne pas oublier bise de mer brise d'amour.
fb 11/11/2012


LE CORPS N'OUBLIE RIEN

Le corps n’oublie rien
Le corps n’oublie rien
Les caresses ancrées à l’aube des aisselles
Les traces accrochées sur les paumes de main
Des hirondelles tombent de la marée du ciel
Comme des mots sans retour venus comme ça.
Le sentier de la guerre écarte ses fossés
Sous le cheval fou à la démarche incertaine
Tu prends ton regard dans un filet de chasseur
Qui le tire en riant comme un perdreau de l’an.
Le corps n’oublie rien
Le corps n’oublie rien
De vagues amulettes strient la moindre aventure
Et les sorciers véreux de la nomenclature
Atteignent les sommets en gémissant de rire
Pour ouvrir de leurs poids la geôle des lendemains
Une mort non voulue terrorise les tangentes
Petit oiseau rêveur à la turpitude des avenirs
Son vol exaspère les sentes en araignées
Dont la toile se meurt de civiliser les mouches.
Le corps n’oublie rien
Le corps n’oublie rien
Passage insolite qui ne mène nulle part
L’aura des ouragans remonte d’une région
Et la peur s’installe dans les nattes des filles
Qui n’aiment pas le vent quand il est important
Et tous ses passereaux du clair de la mémoire
Que tu veux attraper dans tes filets percés
Te laissent sur la peau trace indélébile
Le souvenir de celui que tu as tant aimé
Le corps n’oublie rien
Le corps n’oublie rien.
© Jean-Pierre Lesieur  (inédit)
fb 30/10/2012


RE-NAISSANCE

Je suis né
Ombre du sang versé
Sur mille barricades
et j’ai germé dans la poussière
d’une usine
comme un chiendent de règlement.
Un soleil de passoire réchauffa mes corolles
Des gouttes d’eau polluées gercèrent mes pudeurs.
Je suis né
Fleur anémique
Loin des dimanches rêveurs et des matinées grasses
L’espoir au ras des yeux
Les oreilles déjà basses
Du salpêtre dans la bouche pour exploser les mots.
Les filles que j’aimais à la poitrine creuse
Avaient les mains plus rêches
que l’écume des paquets de lessive
qu’elles usaient sans pleurer
à longueur de poumons.
Leurs lèvres engourdies malhabiles aux baisers
avaient goût d’oranges naines et de vergers arides.
Leur caresse d’émeri
incrustaient dans la peau
Des fleurs de fer rouge que la moindre averse biffait.
Je suis né
Ombre du sang versé
Sur mille barricades.

© Jean-Pierre Lesieur 
fb 18/04/2012

un seul poète en prison pour l'expression de sa poésie
défigure le pays qui de fait l'a puni
et l'on ne dira jamais assez toute l'horreur de vivre
là ou ceux qui écrivent sont mis en détention
quand ce n'est pas à mort.

 © Jean-Pierre Lesieur
fb 15/01/2012


N'oubliez pas les immenses malentendus entre la poésie et la poésie qui dresse les poètes les uns contre les autres pour des histoires de mots que bien peu retiennent.
fb 31/12/2011

J’ai dessiné un père Noël 
Je l’ai posé au milieu du ciel
Et l’ai envoyé visiter l’univers
Pour qu’il ne vienne plus me casser
Les étrennes chaque année à la même heure. 
Et durant toute son absence éternelle
Je me suis occupé de la mère Noël
Avec qui j’ai fait plein de petits enfants.

 © Jean-Pierre Lesieur
fb 27/12/2012


A CELLE QUI DISPARAIT PEU À PEU

Elle était venue de l’ouest
De l’à pic de la mer et des terres
Où les hommes ont toujours eu le choix
D’aller en Amérique ou ailleurs
Elle vint ici, couverte de promesses
Les yeux plein d’espoir et d’amour
Cécité d’une aveugle grossie par la vie.
Elle aimait chanter le fado
Dans la gorge de Césarée Evora
Elle aimait caresser les pianos
Avec des mains qu’elle avait belles
Quand elle déplaçait ses doigts
Sur les claviers ouverts du plaisir.
Ses notes régalaient les oiseaux
Qui guettaient au ciel des persiennes
Égarés près d’une marne débonnaire
Elle était belle
Si belle
La trace de son corps restait dans la poussière
Que les étoiles étendaient sur les nues
Ses yeux gravaient des aquarelles à l’eau sauvage
Sur le premier nuage à les frôler de l’aile
Elle était venue de l’ouest
Jusqu’au bord de moi
Rencontrée par hasard
Dans l’averse frétillée d’un concert de harpes.
Ou bien selon son humeur
Nous grattâmes des heures inoubliables
Des moments plus beaux que les plus beaux
Ceux qui dans une vie comptent pour mille
Dans l’âme de la mémoire
Nous eûmes des chaleurs d’été
Plus longues que cent années
D’éblouissants souvenirs gravirent nos aisselles
Y restèrent amarrés aussi longtemps
Que nos mains s’écorchaient aux rochers
D’une montagne de plaisirs éclaboussée
Nous n’eûmes pas même ces moments déchirés
Ces haines de bas étage
Ces colères de fin de règne
Épuisées de désert.
Elle retourna vers l’ouest
Comme elle était venue
Avec dans sa musette
Un morceau de diamant

De notre amour finissant.
 © Jean-Pierre Lesieur
fb 15/11/2011


j'ai le vague à l'âme alors je rame.
fb 04/10/2011

un monde sans poésie est un monde fini
un monde avec poésie est un monde d'avenir
une revue sans abonnés est une revue foutue
une revue avec abonnés rigole sous ses mots.
© Jean-Pierre Lesieur 
fb 24/09/2011


LE GRAND CORPS DON DE LA BOURSE
Il avait un grand corps don de la bourse
Ça le gênait aux entournures et dans les plis
Qui lui dessinait la ceinture des samedis
En feuilles de paie de purs poèmes.
Souvent il se serrait la ceinture
Un grand par ci un cran par là
Il avait un grand cordon de la bourse
Qu’il bouclait les soirs de crime
Quand les enfants des cités sans avenir
Enflammaient les vélos de course
En frottant leurs silex aux routes sans bitume.
Petit bourdon donne pas d’abeilles
Ses testicules ne savent pas.
Il avait un grand corps don millésimé
Que décoraient trois aumônières
Échevelées de souvenirs
Décomptées par un conteur griot
Qui avait des démêlées avec le fisc.
La lambada tricote des neurones
Et tend les corps caverneux
De ceux que la police déménage
Vers d’autres cieux plus vaporeux.
Venise apparaît belle tout droit
Dans la perspective de l’enfer.
Il avait un grand corps don légion d’honneur
Pour d’obscurs sacrifices d’or
De la moelle parturiente des abysses
Pour avoir sauté sans le savoir
Le plus grand nombre de repas du soir
Sous le méga pont de la Concorde.
Et seul avec ce grands corps à peine malade
Il attendait la mort sereine des crèves misères.
 © Jean-Pierre Lesieur
fb 12/08/2011


J'ai beau me gratter le cœur
Jusqu'au sang des souvenirs
Pour tenter d'en enlever
Déchets d'ombre et moisissures

Rien n'y fait, la tache reste
Et envahit mon esprit
Le poison, l'éclat d'obus
Des idéaux disloqués

Participent à leur façon
Vénéneuse, insinuante
À l'être humain que je suis
Au serpent que je puis être

Marécages où puiser
Le plus vif de l'écriture
L'inavouable émotion
Le plus douloureux du vivre

L'ortie, le chiendent repoussent
Peut-être sont-ils essentiels
À l'harmonie des jardins
Que parfois j'eus la vision

Qu'importe si le cœur démange
Que nauséeux je renâcle
À explorer mes ordures
Si en elles un mot, un seul

Comme un couteau dans la nuit
Luit de l'éclat spécifique
Aux enchantements majeurs
Tranche découpe la tumeur

Entravant l'intelligence
Et l'évidence de l'autre
En tant que frère des déserts
Que chacun traverse et fuit

© Jean-Pierre Lesieur 
 fb 05/12/2010

bientôt l'île de beauté sur laquelle je vais poser le pied une quinzaine du 26 au 17 à Propriano. Farniente et plaisir en perspective. Pèche et sensualité. Désirs et beaux paysages. Poésie toujours.
fb 23/08/2010


Trois jours à Paris


Premier jour

Bastille les sans papiers entassés sous leur tente
pissent à la gueule du génie en or massif éteint
les flics ont fermé la station du métro par peur 
de l’infortune des hommes venus défier l’opéra.
La vie elle autour bruit discordante trompette
sillonnée de creux galbés comme des divas.
Il fait froid, il fait faim, il fait un temps de pauvre
à ne pas mettre un traîne-la-faim dans le tramway
des arrivés au bout de leur bonne fortune.
La fille arrive un peu en retard d’autobus
jetant un sourire compassé sur la misère qui s’étale.
Elle prend dans ses bras le premier malien en quête
d’un peu de chaleur et de réconfort donnés
et lui plaque sur les lèvres le baiser de la bienvenue.
Les yeux écarquillés des touristes qui tourisment
sont pleins de compassions et de pâleur hagarde.
Il fait froid, il fait faim, il fait un temps de pauvre
Je marche les mains dans les poches crevées
de ma compassion qui ne sert plus à rien.
Je marche les mains dans les poches crevées
de ceux qui n’ont rien et qui ont tout perdu.
Le restaurant poisson pilote jette des huîtres
Dans nos cœurs éberlués par l’amour des vagues.

Deuxième jour

Il fait froid, il fait faim, il fait un temps de pauvre.
Toujours les sans papiers entassés sous leur tente.
La vie de la ville en papier mâché
nous mène vers les quais de la Mégisserie
aux teintures passées de monde et de moment
dans la tourmente du fleuve trop paisible en ses rives.
On dégaine la Huchette qu’il faut bien investir
avec nos crocs fermés en forme de mandibules.
Avec la serveuse qui joue de la blague en coin
chaque fois que notre estomac se prend pour un étau.
Il fait froid il fait faim, il fait un temps de pauvre
Nous étalons notre amour sur des tartines de vent
Qui montent dans le ciel comme cent mille lumières.

Troisième jour

La fille est repartie me laissant englué solitaire
De dix mille poèmes passés au laminoir
Du marché à l’encan de ce qui ne se vend pas.
Il fait froid il fait faim, il fait un temps de pauvre
Traînant dans le ruisseau la fierté de leurs mots
Ecrivant pour la déconvenue des rengaines
De solides chansons qui ont un corps de garde.
L’amitié des amis me sert de parapluie
Sous ce déluge de mecs qui se prennent le chou
En croyant endosser la vareuse du diseur.
Il n’y a plus au monde qu’un téléphone portable
Qui ne crépite plus dans l’abime des départs

 © Jean-Pierre Lesieur
fb 27/06/2010

L’OR NOIR (naufrage du Torrey Canyon en Bretagne)

C’est tentacule, tentaculaire au passé simple,
et ça se conjugue à tous les temps de la nausée
car il est nauséabond le spermazout
oublié sur une plage qui n’avait rien fait
par le plus grand pétrolier du monde
venu faire on ne sait quoi à la nuit
dégazé
ou éjaculé
ou éjacugazé
ses millions de petits vibrions tout noirs
en quête de vulves blanches sous criques
au pied d’un calvaire pas encore volé
pas encore rasé par le remembrement.
DESOLE
DESOLATION
DESOLATIONNAIRE
grand désert visqueux sur galets noirs gluants
où nul n’ose plus poser des orteils sans bottes
avec peine à croire
qu’un seul bateau
ait pu faire ça
alors qu’au loin une plateforme gigantesque qui fait bruire ses boulons sous le rut du trépan vient de
blesser à mort sans pouvoir la capter une nappe de trente millions de barils qui montre déjà ses
ovaires en surface.


Et après on dira que les poètes ne sont pas des visionnaires.
© Jean-Pierre Lesieur extrait de Le fric (recueil inédit) fb 03/05/2010



Enfin

Le ciel sans avions rutilait
Tout ce silence
Toute cette absence
De traces et de traînées
Comme au premier âge du firmament
Quand les hommes rêvaient de voler
Et ne prévoyaient pas encore
Ce labourage de ciel sans pâturage
Ce labourage de ciel sans mamelle
Ces tonnes de fuel répandues
Ces bruits de moustiques en rut
Qui piquent aussi du nez
Quand on s’y attend le moins.

Le ciel sans avions rutilait
Comme si d’un seul coup les hommes
L’avait passé au Mirror polish
De qualité d’avant-guerre.
Et ils se prenaient à rêver
D’un espace encore vierge d’aéronef
A moteur
A passagers
A plusieurs ponts de cabine
Concorde, Airbus et Constellation
De plus en plus sophistiqués
De plus en plus astiqués
Par des étoiles de mer lactées
Empêchées de dormir
Pour toute éternité.
© Jean-Pierre lesieur
écrit à 16 heures 45 dans le silence du ciel.fb 19/04/2010





LE CAP VERT DU COIN DE LA TABLE



Le cap vert était au coin de la table
L'Afrique n’était pas loin
Les convives détaillaient l’Atlantique
Dans les poissons de leur menu.
Des rythmes de saudade
S’incrustaient dans les assiettes.
Paris Sorbonne Censier
Déversaient les clients
Par couples bon vivants.
On n’aurait pas pu glisser
Une feuille de papier à cigarette
Entre les tables.
Les coudes les plus proches
Touchaient d’autres coudes
Armés de fourchette dangereuses.
Des rixes de victuailles couvaient
Donnant au micro-ondes sa part de chaleur.
Le cap vert était au coin de la rue
On pouvait le voir au bout de la lorgnette
Maigrichonne petite part de terre
Comme un îlot de chaleur
Dans le froid de la ville.
Pas entrés là tout à fait par hasard
Il et elle se tenant par la main
Comme deux amoureux transis
Sont venus rassasier
Leur faim de bonne chair
Dans tous les sens du terme.

© Jean-Pierre Lesieur fb 15/04/2010


Pour marcher dans la ville les yeux dans les poches
Nez en l’air aux aguets de la moindre aventure
Il faut bouger les rayons du soleil et tordre
D’une prise éclair le dos du trottoir bitume.
Rouge le feu au canal de la première rue
Impassible passage de la démesure
Rouge les joues de la félicité heureuse
Qui écrase la vie d’une chiquenaude.
Ile Saint Louis quai devenu liquide
Quand le ciel de la légende éclate.
En passant de la Seine à la Marne
La petite rivière proche du grand fleuve
On appelle les bancs par leur prénom
Au plaisir des baisers qui n’en finissent pas.
Le rouge aux joues des caresses de peur
Devient écarlate quand la main se déchaine
Fouillant le moindre recoin des corps simples
En posture de prendre l’envie de rire.


19/20 mars 2010

Et l’italien du coin qui décore ses pizzas
D’une bonbonne de valpolicella
Affûte ses bons mots destinés à nous mettre
Dans la fausse posture d’une confidence.
Square du Vert galant la môme cueille une fleur
Que sa mère refuse sous les yeux du gardien
Qui approuve d’un hochement de képi
La taloche qu’elle donne à sa progéniture.
Seine encore encochée au parcours
Qui fleure une embellie de quelques heures
Qu’on découvre en rêvant en désirant aussi
Le frisson sur la peau et les lèvres humides.
Rouge l’inversion des tulipes en couleur
Qui dansent dans les yeux de la gitane
Qui te ressemble comme deux gouttes de miel
Quand tu offres ta gorge à la mer en allée.
Rouge… Rouge… Rouge… Rouge…Rouge…
© Jean-Pierre Lesieur 
 fb 02/04/2010




J’entre en rébellion
Ça vous en bouche un coin
Comme on entre en religion
En transe En catimini En loucedé
En jetant ma chasuble par-dessus les corons
En vieil anar En peau de vache
J’entre en rébellion.
Ne peux faire autrement
Un air irrespirable obscurcit mes branchies
Des mots sans corps twistent leur anatomie
Les bribes du vent invitent à la liberté
étendent des brassées d’espoir
A la croisée des fenêtres d’ogive.
J’entre en rébellion
Vous perdrez ma trace dans les sillons/métro
Vous oublierez jusqu’à mon prénom
Vos plus fins limiers se limeront les dents
Sur les aspérités de mon parcours
Vos flics militaires n’encombreront plus mes nuits
Comment dire cette rage qui me dévore les tripes
Jaillit en lave incandescente
Remonte des pauvres enfers
Avec un relent de soufre et de rires déployés
Qui s’entendra au-delà des frontières de la galaxie des lettres.
J’entre en rébellion
Plus moyen de faire autrement
L’urgence gèle les approches de la diversion
Reculer encore ne sert plus à rien
Je donne au passé un statut de statue
Ne pas se retourner, ne pas se retourner
Réactiver les variantes de la guérilla
Che Guevara aux petits pieds prostré dans sa légende,
Vous m’enfermerai dans de probables crimes
Que vous ne me pardonnerez pas.
J’entre en rébellion
Ne craignez rien pour mes privilèges
Je n’en avais aucuns
Ne craignez pas pour ma poésie
Je l’ai mise à l’abri dans les coffres de ma tête.
Ne priez plus pour moi
Je suis un hérétique
Du pays de rebelle
enfin.

© Jean-Pierre Lesieur 
fb 30/03/2010

Si vous sortez un poète par la porte de sa poésie méfiez-vous qu'il ne revienne rapidement par la fenêtre et calfeutrez bien tous les interstices.
fb 11/02/2010

Venez sans crier gare/le ciel est à pierre fendre/ un orage de grêle engrosse l'horizon.
fb 16/01/2010

La poésie ça tient la tête hors de l'eau.

 © Jean-Pierre Lesieur fb 04/06/2009
Photos JPL

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