Le Temps ( 15 )

 

Et si

Et si c'était temps
Tirer sa révérence
Et si c'était marre
Cesser de sourire
Et si c'était mieux
Sur la pointe des pieds
Et si ailleurs
Était ici
Ici aussi 
Gabrielle Burel 
28/8/14

 

12 - Après

A chaque instant, tu trébuches
Sur son absence

Désert de tes jours

Ta main se referme
Sur le vide

Froidure nocturne

Ta voix ne rencontre
Aucun écho

Horizon fluide

La vie offre et reprend
C'est ainsi
 
Pleurs épuisés

Tout est à vivre
Ne ferme pas la porte

Battement de coeur 


Gabrielle Burel
Le Capital des Mots
Variations d'une plume 2014

11 - Amertume
Amertume
Quand la vie
La nuit
Rejette sur le sable
L'impossible alliance

Amertume
Quand le jour
Bourreau
Sans songer à demain
Efface le temps

Amertume
Quand nos toujours
Riment avec jamais

Coeurs à la dérive
Promesses sans avenir

Gabrielle Burel 

Variations d'une plume 08/2014

 10 - Tu le Sais
Odieux, les lieux communs
Empoisonnent notre air

Cela ne pouvait durer, tu sais
Tu as tellement éludé

Notre romance s'est écrite
Sur le sable et dans le vent

Cela ne pouvait durer, tu le sais
Les allégations n'arrangent rien

L'automne emporte dans son souffle
Tout ce qui ne tient qu'à un fil

Ô Dieux ! Les lieux communs
À désespérer de l'humain


Gabrielle Burel


9 - Aimer


Aimer
Puisque la vie
Rejette tout

Aimer
L'impossible
Nous appartient



Aimer

Conjuguer
Au présent

Aimer
Exister en toi
Dans l'instant

Aimer
A travers toi
La tragédie

Aimer
Aimer encore
Qu'importe demain

Gabrielle Burel 

Revue Cabaret n° 17 - Printemps 2016


8 - La Clé

J'ai verrouillé mon cœur 
Et lancé la clé 
Aux quatre vents 

Tourne la roue 

Tu l'as trouvée 
Elle s'est rouillée 
À tous les temps 

Tourne le vent 

Tu chantes les mots fous 
Plus beaux que la vie 
Plus forts que la mort 

Tourne le temps 

Nos sentiments 
Dans l'espace ont volé 
En mille éclats de pluie 

Tourne la Terre

Gabrielle Burel 


7 - Amnésie

Recroquevillé
Devant nos douleurs
Le bonheur s'est effacé
Pour survivre à l'horreur

Quand reviendront
Les temps heureux
Ceux qui riment
Avec douceur

Ces jours
Où nous étions rois
Ces nuits
Couronnées d'étoiles

Ô combler le vide
Des rêves désagrégés
Entendre l'écho
Des cœurs réunis

Gabrielle Burel 

Variations d'une plume 2014

 6 -  Autre choix

Entre aimer et ne pas aimer
J'ai choisi de vivre en retrait

Tu ne me retiens pas
Mais je reste

Partir, oui
Mais tout quitter ?

On quitte les objets
Pas les gens
Eux s'en vont
Puis la vie nous quitte

Du bonheur, un instant
Par instant ou à tout instant ?  
Une miette suffit
Pour éclairer la vie

Oh, gommer l'intensité des mots

Gabrielle Burel 


  5 - L' If             


If               
Gardien sacré du repos des âmes
Vert témoin du dernier voyage

Tes aiguilles frémissent
Traversées de souffles froids

If              
Gardien muet du repos des corps
Détenteur des derniers secrets

Tes fruits en rougissent
Les oiseaux les colportent
Gabrielle Burel Variations d'une plume 06/2014


4 - Envol

Je me souviens
Je me suis endormie
Il est parti

Dans un dernier souffle
D'un battement d'ailes
Ceux qui nous aiment
Partent en catimini
C'est ainsi

Sans déranger

Sur leur visage
Enfin reposé
Ils laissent un message :

Quand je t'ai vue
Si douce, endormie
Au bord de mon lit
J'ai senti venu
Le moment choisi

De laisser filer

Ce souffle de vie
Je n'en voulais plus
Pardonne-moi

Gabrielle Burel

Le Capital des Mots
Variations d'une plume 07/2014


3 - Primevère

Premier printemps
Première jeunesse
Sauvageonne
A l'assaut des talus
Négligeant les chemins
Faisant fi du sous-bois

Premier printemps
Première jeunesse
Lorsque fond la neige
Tu es topaze ou citrine
Dans le rayon pâle
De l'astre hésitant

Dernier printemps
Adieu jeunesse
Te voilà belle et claire
Drapée de lumière
Un dernier rendez vous
Tandis que je m'étiole
Gabrielle Burel
TippiRod Votre Echo 05/14


        2 - C'est fini

Tu ne tiens plus ma pensée
Dans les rets de nos souvenirs

Je n'attends plus ton appel
Je n'entends plus ta voix

Ma main perd l'habitude
De chercher ton contact

Même ta fine silhouette
S'estompe sans regrets

L'absence s'est comblée
Elle-même de lassitude

La souffrance se retire
Et me laisse respirer

Pour qui
Pourquoi?
Gabrielle Burel  Le Capital des Mots


1 - Comme trois pattes à un Canard

Notre histoire ne valait pas
Plus de trois poèmes
Trois petits tours
Trois fois rien
Trois gouttes d'eau
Dans le désert de nos vies


Le sable étouffe les sentiments
Le vent efface nos pas
Le désert reste là
Glacé sous le soleil
Comme au clair de lune
Imperturbable

Gabrielle Burel

La Cause Littéraire
Variations d'une plume juin 2014


Immuable

Rien ne change
Et pourtant tout est différent
Les jours les lieux les gens

Un geste remplace un acte
Une ombre chasse l'autre
Le soleil la lune le soleil
Nuages otages de nos raisons

Les rêves nous charment
Ailleurs toujours ailleurs
Exhumation de nos douleurs
Là-bas loin encore plus loin

Rien n'est différent
Et pourtant tout a changé
Les goûts les heures les ans

Passe le temps passent les couleurs
Compte le temps compte à rebours
L'horloge enfin sonnera le glas
Qui signera notre trépas

Tombent les feuilles
Les bourgeons s'éveillent
Le froid la chaleur le froid
Nuages otages des saisons


Tout est différent rien n'a changé
Les yeux les peaux les adieux
Immuable désespérance

Gabrielle Burel

TippiRod Votre Echo 05/14



Le temps


Il paraît
Que le temps
Adoucit les choses
Il paraît
Que le temps
Atténue la vie

Il paraît

Il faut attendre
Que le temps
Fasse son œuvre
Il faut espérer
Que le temps
Efface la mémoire
Il faut vouloir
Que le temps
Tue encore et encore

Pourtant
Le temps se trouble
Je serai plus fort

Il paraît
Que tu dois
Quitter ma vie
Il paraît
Que je vivrai
Mieux alors

Il paraît

Il faut comprendre
Que la vie
Se vit et revit

Il faut admettre
Etre mieux
Même malheureux
Il faut croire
Qu'en amour
L'un chasse l'autre


Moi, je laisse
Le temps
Au présent



Il paraît
Que le temps
A besoin de temps
Il paraît
Que le temps
Nous fortifie

Il paraît

Il faut vivre
Le temps
Qui reste
Il faut aimer
Le temps
Qui dure
Il faut savoir
Avancer
Sans temps mort


Je te garderai
En tuant
Le temps

Gabrielle Burel

TippiRod Votre Echo 05/14

Commentaires

  1. Au contraire, désirer tuer le temps, qui reste quand même une dimension imperturbable, pour sauver un sentiment éphémère, montre une profonde volonté humaine face à l'inexorable. Je te suggère grandement de garder cette strophe.

    J'aime bien ce blog, je l'ai vu depuis ton profil sur Ipagination ^^.

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    Réponses
    1. Bien, je suis ton avis, grand merci! Et d'apprécier mon blog tout simple :)Je sais, je suis ton roman de près, bravo!

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    2. Mais de rien, je suis content que mon avis ait pu t'orienter.
      Ton blog est certes simple mais efficace, j'adore les étagères et les poissons sont trop chou. ^^ On est dans une bonne ambiance.
      Merci encore pour ton soutien ;)

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