Ryôkan



La Rosée d'un lotus


RYÔKAN et Teishin


Même étourdiment
ne fais plus mal à personne
singe que tu es
tu n'en subirait pas moins
la conséquence des actes

En ces monts boisés
j'assemblerai des rondins
ainsi la vieillesse
annoncée rencontrera
sur sa route une barrière

Il faudrait alors
savoir dégager l'esprit
mais point de remède
Dedans les pensers contraires
où s'entretient le désordre

Avoir longue vie
tel fut certes mon souhait
Qu'à ce point le monde
finirait par changer
voilà ce que j'ignorais

Ainsi retiré
du monde ce qu'il m'en semble
Dans l'immensité
la pluie est là pour qu'il pleuve
le vent est là pour qu'il vente

(Avertissement)
"Ryôkan utilise ici trois formes en usage dans l'ancienne poésie purement japonaise (uta)
- Le quintil (waka) de 31 syllabes, en 5 vers combinés selon la formule 5-7-5-7-7
- Le sizain (sedôka), de 38 syllabes, en 6 vers combinés selon la formule 5-7-7-5-7-7
- L'ode (nagauta/chôka) "poésie longue",  développée en un nombre variable de vers selon la formule 5-7-5-7-5-7...5-7-7 et souvent suivie d'une " (poésie de) reprise " (kaeshiuta/hanka), un quintil servant à la résumer
Cités par Teishin, on trouvera aussi une dizaine de tercets (haïkaï) de 17 syllabes "







Le Chemin vide

Jeune j'ai laissé mon foyer pour parcourir le pays
M'exerçant à imiter le tigre, je ne suis même pas parvenu à imiter le chat
Si on m'interrogeait sur ce que je pense vraiment, je dirais:
"Je suis le même que le jeune Eizo mais vieux"

Plus de soixante-dix ans ont passé.
Ce que les hommes appellent le vrai et le faux ne me concerne pas
La neige de la nuit a effacé les traces de mes pas
Sous la fenêtre brûle l'encens









« [À] l’intérieur de cet ermitage, je ne vois aucun autre bien qu’une seule statue du Bouddha en bois, posée debout, et deux volumes de livres mis sur un petit accoudoir, installé au pied de la fenêtre. J’ouvre le livre pour savoir de quelle œuvre il s’agit. C’est une édition xylographique de “L’Œuvre complète” de Tchouang‐tseu. Dans ce livre sont insérées des calligraphies, tracées en style cursif, d’anciens poèmes chinois, qui semblent être l’œuvre de ce moine. N’ayant pas appris de poèmes dans cette langue, je ne sus s’ils étaient de qualité, mais les calligraphies en question l’étaient à tel point qu’elles m’émerveillèrent. »

 

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