Janos Pilinszky 1921 1981
JANOS PILINSZKY (1921~1981)
La mer
La mer as-tu dit en mourant,
et depuis ce seul mot de toi
signifie pour moi la mer,
et aussi, peut-être, ce que tu es.
Et peut-être aussi qui je suis ?
Crêtes et creux de vagues.
Ton agonie, telle la mer
me libère et m’ensevelit.
Mère, mère. Jours ordinaires.
J’entends ta mort et je t’appelle.
Terrifiants jours ordinaires.
Pauvre, pauvre, pauvre, pauvre.
et depuis ce seul mot de toi
signifie pour moi la mer,
et aussi, peut-être, ce que tu es.
Et peut-être aussi qui je suis ?
Crêtes et creux de vagues.
Ton agonie, telle la mer
me libère et m’ensevelit.
Mère, mère. Jours ordinaires.
J’entends ta mort et je t’appelle.
Terrifiants jours ordinaires.
Pauvre, pauvre, pauvre, pauvre.
(© Même dans l’obscurité, Orphée/La Différence, 1991.
Traduction de Sarah Clair et Lorand Gaspar.)
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Traduction de Sarah Clair et Lorand Gaspar.)
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Cela existe
Je voulais être domestique. Cela existe.
Mettre et desservir la table.
Comme monte sur l’estrade le supplicié
et en descend le bourreau.
Mettre et desservir la table.
Comme monte sur l’estrade le supplicié
et en descend le bourreau.
Maintenant, entre les degrés de l’échafaud
darde le soleil, le même soleil,
comme si on n’y avait monté personne
qui ne fût redescendu. Je voulais être silence
et estrade. Monde coincé entre les marches.
Personne et rien. Espoir de fin de semaine.
darde le soleil, le même soleil,
comme si on n’y avait monté personne
qui ne fût redescendu. Je voulais être silence
et estrade. Monde coincé entre les marches.
Personne et rien. Espoir de fin de semaine.
(Même dans l’obscurité, traduit du hongrois par Lorand Gaspar,
© Orphée, La Différence.)
© Orphée, La Différence.)
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