Jean Racine 1639 - 1699





BERENICE
Préface
Titus, reginam Berenicen, cum etiam nuptias pollicitus ferebatur, statim ab Urbe dimisit invitus invitam.

C'est−à−dire que "Titus, qui aimait passionnément Bérénice, et qui même, à ce qu'on croyait, lui avait promis de l'épouser, la renvoya de Rome, malgré lui et malgré elle, dès les premiers jours de son empire". Cette action est très fameuse dans l'histoire, et je l'ai trouvée très propre pour le théâtre, par la violence des passions qu'elle y pouvait exciter.
(...) Ce n'est point une nécessité qu'il y ait du sang et des morts dans une tragédie ; il suffit que l'action en soit grande, que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s'y ressente
de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. (...)
"Que ce que vous ferez, dit Horace, soit toujours simple et ne soit qu'un"

Il n’y a que le vraisemblable qui touche dans la tragédie


(Antiochus - A I Sc II)
Retirons−nous, sortons, et sans nous découvrir,
Allons loin de ses yeux l'oublier, ou mourir.


(Titus - A III Sc I)
Plaignez ma grandeur importune:
Maître de l'univers, je règle sa fortune,
Je puis faire les rois, je puis les déposer;
Cependant de mon cœur je ne puis disposer.

 (Antiochus - A III Sc II)
Pour fruit de tant d'amour, j'aurai le triste emploi
De recueillir des pleurs qui ne sont pas pour moi.


(Phénice - A III Sc III)
Eh bien, Madame?
Il faut ici montrer la grandeur de votre âme.

 (Titus - A IV Sc IV)
Tout se tait, et moi seul, trop prompt à me troubler,
J'avance des malheurs que je puis reculer.

(Bérénice - A IV Sc V)
A quel excès d'amour m'avez-vous amenée ?
Que ne me disiez-vous: "Princesse infortunée,
Où vas-tu t'engager, et quel est ton espoir ?
Ne donne point un cœur qu'on ne peut recevoir".

(Titus - A IV Sc V)
Les obstacles semblaient renouveler ma flamme,
Tout l'empire parlait, mais la gloire, Madame,
Ne s'était point encor fait entendre à mon cœur
Du ton dont elle parle au cœur d'un empereur.
(...)
Mais il ne s'agit plus de vivre, il faut régner.

(Bérénice - A IV Sc V)
Je n'écoute plus rien, et pour jamais: adieu...
Pour jamais ! Ah, Seigneur! songez-vous en vous-même
Combien ce mot cruel est affreux quand on aime ?

 (Bérénice - A V Sc V)
Que me sert de ce cœur l'inutile retour?


PHEDRE

PREFACE

En effet, Phèdre n’est ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente : elle est engagée, par sa destinée et par la colère des dieux, dans une passion illégitime dont elle a horreur toute la première : elle fait tous ses efforts pour la surmonter : elle aime mieux se laisser mourir que de la déclarer à personne ; et lorsqu’elle est forcée de la découvrir, elle en parle avec une confusion qui fait bien voir que son crime est plutôt une punition des dieux qu’un mouvement de sa volonté.
(...)
 
Ainsi j’ai tâché de conserver la vraisemblance de l’histoire, sans rien perdre des ornements de la fable, qui fournit extrêmement à la poésie ;





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Poèmes


Sur les vaines occupations des gens du siècle.

(Tiré des oeuvres d'Isaïe et de Jérémie.)

Quel charme vainqueur du monde
Vers Dieu m'élève aujourd'hui ?
Malheureux l'homme qui fonde
Sur les hommes son appui !
Leur gloire fuit et s'efface
En moins de temps que la trace
Du vaisseau qui fend les mers,
Ou de la flèche rapide
Qui, loin de l'œil qui la guide,
Cherche l'oiseau dans les airs.

De la sagesse immortelle
La voix tonne et nous instruit.
Enfants des hommes, dit-elle,
De vos soins quel est le fruit
Par quelle erreur, âmes vaines,
Du plus pur sang de vos veines
Achetez-vous si souvent,
Non un pain qui vous repaisse,
Mais une ombre qui vous laisse
Plus affamés que devant ?

Le pain que je vous propose
Sert aux anges d'aliment ;
Dieu lui-même le compose
De la fleur de son froment :
C'est ce pain si délectable
Que ne sert point à sa table
Le monde que vous suivez.
Je l'offre à qui me veut suivre.
Approchez. Voulez-vous vivre ?
Prenez, mangez, et vivez.

Ô Sagesse ! ta parole
Fit éclore l'univers,
Posa sur un double pôle
La terre au milieu des airs.
Tu dis ; et les cieux parurent,
Et tous les astres coururent
Dans leur ordre se placer.
Avant les siècles tu règnes.
Et qui suis-je, que tu daignes
Jusqu'à moi te rabaisser ?

Le Verbe, image du Père,
Laissa son trône éternel,
Et d'une mortelle mère
Voulut naître homme et mortel.
Comme l'orgueil fut le crime
Dont il naissait la victime,
Il dépouilla sa splendeur,
Et vint, pauvre et misérable,
Apprendre à l'homme coupable
Sa véritable grandeur.

L'âme, heureusement captive,
Sous ton joug trouve la paix,
Et s'abreuve d'une eau vive
Qui ne s'épuise jamais.
Chacun peut boire en cette onde ;
Elle invite tout le monde :
Mais nous courons follement
Chercher des sources bourbeuses,
Ou des citernes trompeuses
D'où l'eau fuit à tout moment.


Jean Racine  in Cantiques spirituels (1689-1694).

http://salon-litteraire.com/fr/jean-racine/content/1810891-racine-biographie

http://www.inlibroveritas.net/oeuvres/423/berenice

https://fr.wikisource.org/wiki/Auteur:Jean_Racine

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Racine


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