Serge Wellens 1927 - 2010
Serge Wellens Les mots sont des chiens d’aveugle
Je les entends venir
leur odeur les précède
Ils me lèchent les mains
en signe de soumission
Délicieuse caresse
Parfois
ils ouvrent des chemins ensoleillés
dans cette nuit où l’on m’assigne à résidence
Je les suis des yeux
ils traversent
des objets indistincts
des regards inconnus
les éclairent au passage
d’un mystère resplendissant
Parfois
ils dorment contre moi
et je les écoute rêver
sans jamais savoir s’ils m’acceptent dans leurs rêves
Parfois
ils font les clowns
comme des chiens de cirque
aboient n’importe quoi et n’importe comment
à la lune qui sait si bien
d’un sourire faire une grimace
Parfois
ils s’enveloppent
d’absence
de ténèbres
comme ces morts récalcitrants
dont on dit qu’ils ont déchiré leur linceul
Parfois
ils montrent des crocs
plus luisants que des lames
la bave qui tombe de leur gueule
me fait penser à ces essaims de guêpes
pendus aux lèvres des fontaines siciliennes
dans l’embrasement de l’été
Et
parfois
quand bon leur semble
ils brisent leur laisse
dérisoire
se font nuages
disparaissent
Longtemps
je les entends hurler
Hurler à la mort
Il n’y a pas de mots pour dire cela.
Les mots sont des chiens d'aveugle Éditions folle Avoine 2004
Wellens explique ainsi le titre de ce recueil : « la
poésie ne se définit pas, ce qui est extraordinaire dans cet art est le
fait d'un hasard, un mot surgit, que l'on attendait pas, il prend
l'initiative du discours et change l'orientation du poème, c'est le cas
ici, les mots nous conduisent, comme des chiens d'aveugle. »
Insubordination des choses
Ce n'est pas tant ta maladresse
ce sont les choses qui se refusent
et qui t'agressent
ce sont les choses qui se refusent
et qui t'agressent
le café qui se renverse
le savon qui glisse entre tes doigts
l'horloge qui te ment
le stylo qui fait des taches
la fenêtre qui n'accepte pas
qu'on l'ouvre
ou qu'on la ferme
le savon qui glisse entre tes doigts
l'horloge qui te ment
le stylo qui fait des taches
la fenêtre qui n'accepte pas
qu'on l'ouvre
ou qu'on la ferme
Et dans la brume de ton miroir fêlé
le vieil homme au regard triste
qui te demande son chemin.
le vieil homme au regard triste
qui te demande son chemin.
In Poèmes de l'inconfort, © Folle avoine, 2010, p.9
http://ardentpays12.over-blog.com/2015/07/serge-wellens-pour-ne-pas-oublier.html
arbres
http://memoireduvent.canalblog.com/archives/2007/06/24/5405250.html
http://pierresel.typepad.fr/la-pierre-et-le-sel/2011/11/serge-wellens-tel-un-bel-arbre.html
Arbre
http://mirra.pagesperso-orange.fr/poeWellens.html
Hier vivait d'Ailleurs . Il nous était donné de faire chanter la lèpre, d'entretenir
les ruines. On dormait dans le lit des rivières, dans le froid des cressons. On don-
nait une conscience à des terres incultes : cadastres transparents, vastes projets
d'irrigation et de détournement des vents .
.
Notre pouvoir s'éclairait du dedans. Une forêt d'astres humiliait la nuit .
http://www.larevuedesressources.org/serge-wellens,1678.html
« A présent
j’entre dans ma nuit
non plus par l’ombre stérile
du figuier que l’Ombre efface
mais par les yeux grands ouverts
de mon frère le hibou »
http://www.barbier-rd.nom.fr/journal/spip.php?breve160
http://revue-texture.fr/Quand-la-voix-d-un-poete-s-eteint.html
http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2010/02/04/serge-wellens-poete_1301128_3382.html
http://thomasduranteau.blogspot.fr/2010/10/hommage-serge-wellens-15-octobre-2010.html
http://litte.journals.yorku.ca/index.php/litte/article/viewFile/28833/26472
https://fr.wikipedia.org/wiki/Serge_Wellens
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