Alejandra Pizarnik 1936 - 1972

 

Choix de textes


Arts invisibles

« Toi qui chantes toutes mes morts,
Toi qui chantes ce que tu ne livres pas
au sommeil du temps,
décris-moi la maison vide,
parle-moi de ces morts habillés de cercueils
qui habitent mon innocence.

Avec toutes mes morts
je me remets à ma mort,
avec des poignées d’enfance,
avec des désirs ivres
qui n’ont pas marché sous le soleil,
et il n’y a pas une parole matinale
qui donne raison à la mort,
et pas un dieu où mourir sans grimaces. »
(Les Aventures perdues, Actes Sud, 2005, Silvia Baron Supervielle et Claude Couffon)

Cold in Hand Blues

et qu'est-ce que tu vas dire
je dirai seulement quelque chose
et qu'est-ce que tu vas faire
je me cacherai dans le langage
et pourquoi
j'ai peur
(L'Enfer musical, 1971, traduction Silvia Baron Supervielle et Claude Couffon)

Il faut sauver le vent
Les oiseaux brûlent le vent
dans les cheveux de la femme solitaire
qui revenant de la nature
tisse des tourments
Il faut sauver le vent.
(L’arbre de Diane, traduction Silvia Baron Supervielle)

Présence

ta voix
là où les choses ne peuvent s’extraire
de mon regard
elles me dépouillent
font de moi une barque sur un fleuve de pierres
si ce n’est ta voix
pluie seule dans mon silence de fièvres
tu me détaches les yeux
et s’il te plaît
que tu me parles
toujours
(traduction Silvia Baron Supervielle)

Le chien de l’hiver mordille mon sourire. C’était sur le pont. J’étais nue et je portais un chapeau à fleurs et je traînais mon cadavre également nu et avec un chapeau de feuilles mortes.
(Un songe où le silence est d’or, traducteur inconnu)

Exercice pour la main gauche

En passant dans l’obscurité
vers un nuage de silence
vers un nouveau silence compact
qui brûlera lorsque je ferai silence
différemment
ce sera comme un tatouage
comme ses yeux bleus
soudain enchâssés dans les paumes
de mes mains
indiquant l’heure du silence
le plus beau
auquel nul n’a jamais imposé silence
alors
je n’aurai plus peur
d’être moi et de parler de moi
car je serai diluée dans le silence
ce que je dis est promesse
(extrait du Journal 1964 traduction Anne Picard)

Le Réveil (El Despertar, 1958)


Ô Seigneur
la cage est devenue oiseau
et s´est envolée
et mon cœur est devenu fou
il hurle à la mort
et sourit à mes délires
à l´insu du vent…

Que ferai-je de ma peur?
Que ferai-je de ma peur?

La lumière de mon sourire ne danse plus
les saisons ne brûlent plus les colombes de mes songes.
Mes mains se sont dénudées
et sont allées là où la mort
enseigne à vivre aux morts.

Ô Seigneur
l´espace condamne mon être.
Et derrière lui des monstres
boivent mon sang
C´est le désastre.
C´est l´heure du vide sans vide,
il est temps de verrouiller mes lèvres,
d´écouter crier les condamnés,
contempler chacun de mes noms
suspendus dans le néant...

Ô Seigneur
jette les cercueils de mon sang…
Je me souviens de mon enfance,
lorsque j´étais vieille
et que les fleurs mouraient entre mes mains
car la danse sauvage de mon allégresse
leur détruisait le cœur.

Je me souviens des sombres matins de soleil
quand j´étais petite fille,
c´était hier,
c´était il y a des siècles.

Ô Seigneur
la cage est devenue oiseau
et a dévoré mes espérances.

Ô Seigneur
la cage est devenue oiseau
et que ferai-je de ma peur?
Les Aventures perdues (Las aventuras perdidas, 1958) – Traduction Noëlle-Yábar Valdez.

L’Obscurité des eaux

«J’écoute le bruit de l’eau qui tombe dans mon sommeil. Les mots tombent comme l’eau moi je tombe. Je dessine dans mes yeux la forme de mes yeux, je nage dans mes eaux, je me dis mes silences. Toute la nuit j’attends que mon langage parvienne à me configurer. Et je pense au vent qui vient à moi, qui demeure en moi. Toute la nuit, j’ai marché sous la pluie inconnue. On m’a donné un silence plein de formes et de visions (dis-tu). Et tu cours désolée comme l’unique oiseau dans le vent.  »
(L'Enfer musical, traduction Jacques Ancet,)

Derrière la parole le chaos.
Le hurlement n'accède à aucun monde.
Je chante.
Nulle invocation.
Rien que des noms qui reviennent.

Tu choisis la blessure, le lieu
où nous parlons notre silence.
Et tu fais de ma vie
cette cérémonie trop pure.
(Les travaux et les nuits, 1965).

Présence d'ombre

Quelqu'un parle. Quelqu'un me dit.
Extraordinaire le silence de cette nuit.
Quelqu'un porjette son ombre sur le mur de ma chambre.
Quelqu'un me regarde avec mes yeux qui ne sont pas les miens.
Elle écrit comme une lampe qui s'éteint, elle écrit comme une lampe qui s'allume. Elle marche en silence. La nuit est une vieille femme la tête pleine de fleurs. La nuit n'est pas la fille préférée de la reine folle.
Elle marche en silence vers la profondeur la fille des rois.
De démence la nuit, de temps nul. de mémoire la nuit, d'ombres toujours.
(traduction Jacques Ancet)

Celle des yeux ouverts

la vie joue dans le jardin
avec l'être que je ne fus jamais

et je suis là

danse pensée
sur la corde de mon sourire

et tous disent ça s'est passé et se passe

ça va passer
ça va passer
mon cœur
ouvre la fenêtre

vie
je suis là

ma vie
mon sang seul et transi
percute contre le monde

mais je veux me savoir vivante
mais je ne veux pas parler
de la mort
ni de ses mains étranges.
(Œuvre poétique © Actes Sud 2005, La dernière innocence (1956)

Ceux de l’obscur

Pour que les mots ne suffisent pas, une mort dans le cœur est nécessaire.
 La lumière du langage me couvre comme une musique, image mordue par les chiens de la peine, et l’hiver grimpe sur moi l’amoureuse plante du mur.
 Quand j’espère cesser d’espérer, survient ta chute au-dedans de moi.
Je ne suis rien qu’un dedans. 

(L’Enfer musical, traduction Jacques Ancet)

Yeux primitifs

Là où la peur ne raconte ni contes, ni poèmes, elle ne forme pas de figures de terreur et de gloire.

Un vide gris est mon nom, mon pronom.

Je connais la gamme des peurs et cette manière de commencer à chanter tout doucement dans le dé-
filé qui reconduit vers mon inconnue que je suis, mon émigrante de moi.

J'écris contre la peur. Contre le vent et ses serres qui se loge dans mon souffle.

Et quand, au matin, tu crains de te retrouver morte (et qu'il n'y ait plus d'images) : le silence de l'oppression, le silence d'être là simplement, voilà en quoi s'en vont les années, en quoi s'en est allée la belle allégresse animale.
( L'enfer musical © Ypsilon.éditeur 2012, traduit par Jacques Ancet)

En l'honneur d'une perte

La certitude pour toujours d'être de trop à l'endroit où les autres respirent. De moi je dois dire que je suis impatiente qu'on me donne un dénouement moins tragique que le silence. Joie féroce quand je rencontre une image qui m'évoque. À partir de ma respiration désolante je dis : qu'il y ait du langage là où il doit avoir du silence.
Quelqu'un ne s'énonce pas. Quelqu'un ne peut pas s'assister. Et toi tu n'as pas voulu me reconnaître quand je t'ai dit ce qu'il y avait en moi qui était toi. La vieille terreur est revenue : n'avoir parlé de rien avec personne.

Le jour doré n'est pas pour moi. Pénombre du corps fasciné par son désir de mourir. Si tu m'aimes je le saurai même si je ne vis pas. Et je me dis : vends ta lumière étrange, ton enclos invraisemblable.
Un feu dans le pays non vu. Images de candeur proche. Vends ta lumière, l'héroïsme de tes jours futurs. La lumière est un excédent de trop de choses beaucoup trop lointaines.

Je réside dans d'étranges choses.
(Cahier Jaune © Ypsilon, traduit par Jacques Ancet)

Un jour, peut-être, trouverons-nous refuge dans la réalité véritable. En attendant, puis-je dire jusqu'à quel point je suis contre ?

Je te parle de solitude mortelle. Il y a de la colère dans le destin parce que s'approche, parmi les sables et les pierres, le loup gris. Et alors ? Parce qu'il brisera toutes les portes, parce qu'il jettera les morts pour qu'ils dévorent les vivants, pour qu'il n'y ait que des morts et que les vivants disparaissent. N'aie pas peur du loup gris. Je l'ai nommé pour vérifier qu'il existe et parce qu'il y a une volupté inexprimable dans le fait de vérifier.

Les mots auraient pu me sauver, mais je suis bien trop vivante. Non, je ne veux pas chanter la mort. Ma mort...le loup gris...la tueuse venue du lointain...N'y a-t-il âme qui vive dans la ville ? Parce que vous êtes morts. Et quelle attente peut se changer en espérance si vous êtes tous morts ? Quand cesserons-nous de fuir ? Quand tout cela arrivera-t-il ? Oui quand ? Où ça ? Comment ? Combien ? Pourquoi ? Et pour qui ?
(Cahier Jaune © Ypsilon, traduit par Jacques Ancet)

I-
nul ne me connaît je parle la nuit
nul ne me connaît je parle mon corps
nul ne me connaît je parle la pluie
nul ne me connaît je parle les morts

II-
rien que des mots
ceux de l’enfance
ceux de la mort
ceux de la nuit des corps

III-
le centre
d’un poème
            est un autre poème
le centre du centre
            est l’absence
au centre de l’absence
mon ombre est le centre
du centre du poème

XIII-
une idée fixe
une légende enfantine
une déchirure
le soleil
comme un grand animal sombre
il n’y a que moi
il n’y a quoi dire

XVIII-
tu reflètes des paroles qui parlent seules
dans des poèmes stagnants je fais naufrage
tout en moi parle avec son ombre
et chaque ombre avec son double

(Alejandra Pizarnik, Los pequeños cantos, 1971, Les petits chants, 1971, traduit par Silvia Baron Supervielle et Claude Couffon)

Je voulais que mes doigts de poupée pénètrent dans les touches. Je ne voulais pas effleurer le clavier comme une araignée. Je voulais m'enfoncer, me clouer, me fixer, me pétrifier. Je voulais entrer dans le clavier pour entrer à l'intérieur de la musique pour avoir une patrie. Mais la musique bougeait, se pressait. Quand un refrain reprenait, alors seulement s'animait en moi l'espoir que quelque chose comme une gare s'établirait ; je veux dire : un point de départ ferme et sûr ; un lieu depuis lequel partir, depuis le lieu, vers le lieu, en union et fusion avec le lieu. Mais le refrain était trop bref, de sorte que je ne pouvais pas fonder une gare puisque je n'avais qu'un train un peu sorti des rails, qui se contorsionnait et se distordait.
Alors j'abandonnai la musique et ses trahisons parce que la musique était toujours plus haut ou plus bas, mai non au centre, dans le lieu de la rencontre et de la fusion. (Toi qui fus ma seule patrie, où te chercher ?
Peut-être dans ce poème que j'écris peu à peu.)
Alejandra Pizarnik, extrait de "Figures du pressentiment", in l'Enfer musical (1971), Œuvre poétique, traduction de Silvia Baron Supervielle, Actes Sud, 2005,

Adaptations personnelles

Ombres du jour à venir
à Ivonne A. Bordelois 

Demain je m’habillerai de cendres à l’aube
Me remplirai la bouche de fleurs
Dans la simple mémoire d’un mur
j’apprendrai à dormir
dans la respiration
d’un animal qui rêve.

Chambre seule

La vérité de ce vieux mur
si tu oses me la demander
et ses fissures, ses déchirures
formant visages, sphinx
mains, sabliers
viendra alors inéluctablement
une présence pour ta soif
sans doute s’en ira
cette absence qui te bois
(Les Travaux et les Nuits)

Dans l’attente de l’obscurité

Ce moment que tu ne peux pas oublier
Tellement ton vide profond fut renvoyé par des ombres
Tellement ton vide fut rejeté par les montres
Ce pauvre instant que je pris pour tendresse
Nues toutes nues les ailes de sang
Sans les yeux souviens-toi des angoisses d’antan
Sans les lèvres pour recueillir le jus de la violence
Perdue dans le chant des clochers de glace.

Jeune fille aveugle de mon âme protège-toi
Jette des cheveux couverts de givre dans le feu
Serre contre toi la petite statue de la terreur
Plie à tes pieds le monde convulsé
à tes pieds là où meurent les hirondelles
tremblantes de peur de l’avenir qui vient
Dis que le soupir de la mer
humidifie les mots uniques
fait que la vie vaut la peine d’être vécue.
Mais de cet instant suinte le néant
Blottis-toi dans la caverne du destin
Sans des mains pour dire jamais
Sans des mains pour offrir des papillons
Aux enfants morts.

Nuit

Ne sais où aller
ici ou là
singuliers tournants dénudés
suffit de courir !
tenir mes tresses de nuit tombée
pellicules et eau de Cologne
rose allumette brûlée de la cire
création sincère en sillons de cheveux
la nuit dénoue ses bagages
de blancs et noirs
arrêter de jeter son avenir

La nuit

Je connais si peu de la nuit
mais la nuit semble bien me connaître
et plus encore elle m’assiste comme si je le désirais
elle recouvre l’existence avec ses étoiles
Peut-être la nuit est-elle la vie et le soleil la mort.
Peut-être que la nuit n'est rien
toute conjecture à ce sujet n’est rien
et rien les êtres qui l’ont vécu
Peut-être que les mots seraient tous là uniques
dans l’immense vide des siècles
on fouaille l’âme avec leurs souvenirs
mais la nuit sait la misère
qui boit notre sang et nos idées
elle doit vomir nos regards
sachant notre trop plein d’intérêt et de confusion
Mais il se peut que j'entende pleurer la nuit dans mes os
Ses immenses larmes délirantes
et ses cris parce que quelque chose s’en est allé depuis toujours.
Redevenir encore une fois un être.

À l’aube

Nue résonnant d’une nuit solaire
là gisante dans les jours animaux.
Le vent et la pluie m’ont effacée
comme un feu, comme un poème
écrit sur un mur.

Chant nocturne

Joe, macht die Musik von damals nacht ...
(Jo rejoue moi encore la chanson de la nuit d’avant)

Celle qui est morte dans sa robe bleue chante maintenant
Chant imprégné de mort et du soleil de son ivresse
dans sa chanson il y a une robe bleue, il y a
un cheval blanc, il y a un cœur vert tatoué
des échos de son cœur
mort.

Ouverte à tous les vents de la destruction, elle chante
pour la petite fille perdue : son amulette pour conjurer le sort. Et il passe
de la brume verte sur ses lèvres et dans ses yeux du gris très froid,
sa voix abolit la distance qui s’ouvre entre son être et sa main qui cherche son verre.

Elle chante.

Cendres

La nuit pourfend les étoiles
regards hallucinés
l’air rejeté et haï
embellit son visage
avec de la musique
Bientôt nous irons

arcanes ensommeillées
Ancêtre de mon sourire
le monde est décharné
et il n’est pas de clés pour le cadenasser
et il n’est pas de larmes pour la peur.
Que faire avec moi ?
Car à toi je dois ce que je suis

mais je n‘ai aucun lendemain
Parce que tu es toi…
La nuit souffre.

Cold in Hand Blues

et que dire
dire seulement cela
et puis aller
se cacher dans la langue
et pourquoi
vais-je avoir peur.

Anneaux de cendres                                                       
                                        À Cristina Campo
Et ma voix chante
de ne point les chanter,
cette grisaille bâillonnée à l’aube,
cette parure d’oiseau ravagé dans la pluie.

Là, dans l’attente,
une rumeur d’un lilas rompu.
Et là, quand vient le jour,
un partage du soleil en de petits soleils noirs.
Et quand vient la nuit, toujours,
une tribu de mots mutilés
cherchant asile dans ma gorge
parce que je ne les ai point chantés,
eux les funestes, les maîtres du silence.

La solitude

La solitude ne peut être dite
Car on ne peut en faire le tour
Car on ne peut lui mettre un nom
Car on ne peut le faire comme pour un paysage.
la solitude est mélodie brisée de mes phrases.

L’oubli

  de l'autre côté de la nuit
l'amour est possible
Prenez-moi-
Prenez-moi entre des substances sucrées
qui meurent chaque jour dans votre mémoire.

prends garde

seulement la soif
le silence
aucune rencontre

prends garde o mon amour
prends garde à la silencieuse dans le désert
à celle qui voyage avec un verre vide
ombre de son ombre

Si tu oses surprendre

Si tu oses surprendre
la vérité de ce vieux mur
et ses fissures, ses larmes,
formant des visages, des sphinx,
des mains, des clepsydres,
sûrement viendra une présence
pour ta soif,
probablement repartira
cette absence qui te boit.
(Alejandra Pizarnik – « Chambre seule » – Les Travaux et les Nuits, 1965)

L’éveil

Je me souviens des noirs matins du soleil...

Seigneur
j'ai vingt ans
Mes yeux aussi ont vingt ans
et cependant ils ne disent rien...

Seigneur
Ma vie s'est consumée en un instant
La dernière innocence s'en est allée
Maintenant c'est jamais pour toujours
ou simplement ce fut...

Comment ne pas me tuer dans un miroir
et disparaître et réapparaître dans la mer
où m'attend un grand bateau
avec toutes ses lumières allumées?

Comment puis-je me sortir les veines
et en faire une échelle
pour fuir à travers la nuit? ...

Mais mes bras veulent encore embrasser le monde
ils n’ont rien appris
il est trop tard....
(Fragments extraits du recueil  Les Aventures Perdues)
http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/pizarnik/pizarnik.html

http://pierresel.typepad.fr/la-pierre-et-le-sel/2013/02/alejandra-pizarnik-dans-le-lieu-du-massacre.html

http://www.liberation.fr/livres/2013/04/10/alejandra-pizarnik-pythie-moderne_895235

http://fr.wikipedia.org/wiki/Alejandra_Pizarnik

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