Alain Richer

 Né en 1946 à Angers
http://lapoesieetsesentours.blogspirit.com/archive/2009/07/01/alain-richer-un-homme-en-marche-est-une-cause-libre.html



http://diereseetlesdeux-siciles.hautetfort.com/archive/2014/10/09/alain-richer-5464582.html


Saint-Gervais
N'être que neige dormante au bois
où l'araignée tisserait un lin blanc
descendre au plus cendreux de la cave
d'où le père tirerait le charbon
pour une fuite une fois encore
au pied du promontoire
l'image immaculée du Mont
blanchi de trains de nuit
aux sanglots du lac Vert
à chaque geste celé de vie
je ne voulais que tu t'enlises
que tu te perdes par ma faute
* *

Ousse des bois
Allées venues d'hiver
tachés de baies sauvages
banlieues de vitres sales
aux femmes assises qui pérorent
hommes aux bras ballants
usines qui se font attendre
seins caressés puis délaissés
dans la prison des jours
à travers les fenêtres solitaires
un beau matin de neige
l'enfant sans ailes s'est envolé

au fond du coeur on a dû l'oublier
* *

Landevennec
Dans le soir qui s'incline
la nageuse va et vient
au ressac des algues
sous les grands chênes sonores
les anciens marins vont par deux
le vent engrange la lumière
quand sort la barque du chenal
un ciel infime traverse le chemin des eaux
on y a vu tant d'hommes et de femmes en liesse
partir dans l'harmonie sombre de la mer
sous l'ardoise en lumière
ils nagent encore à l'ombre lacérée du jour
* *

Méjean
Les faneuses lèvent les foins sur les avens
le soir on mange à l'air doux
un pain de seigle sur la table
les coeurs naviguent à la cuisine
derrière le piétinement des brebis
il y a nos pas écrits sur le sable
à la volée on range les bûches de l'hiver
une première étoile brille au-dessus du jardin
dans la demeure qui travaille
la vie tout près de mordre
égrène les miettes de l'été
        Alain Richer
  "Chemins du monde carré", éd. des Vanneaux, coll. L'Ombellie,

http://quai-des-lettres.over-blog.com/pages/Alain_RICHER_quatre_textes_a_paraitre_aux_editions_de_lAtlantique-6113668.html 
Alain RICHER: quatre textes, à paraître aux éditions de l'Atlantique
Dans les dimanches aux messes dites
l’ennui se traîne sur les bancs des cités
 
l’aiguille lente du cartel nous tranche de sa faux
le temps s’est dilué de jeudis fades et sans promesses
 
les mains en l’air ne pensent qu’à voler
les jambes nues cherchent à vaincre d’anciens parcours
 
on erre on court le corps Rode
 l’esprit se meurt libre
dans l’univers chiffonné
 
ange ou voleur on marche
comme si l’on était seul
 
Souvent dans la mémoire de l’orchestre
l’été se gave de viandes douces
                                     ***                                   
O Dante tu poses tes pas dans la forêt obscure
 
du fleuve d’arbres et de sang
     tu es devenu la source
et l’eau de ta parole s’immisce au sein de l’éternel
 
tu vis aux parvis de l’enfer
 
le vent des arbres renforce les racines
les moteurs tournent et l’énergie vacille
 
Le bruit de fond de l’origine
est venu jusqu’à nous Il nous terrasse il nous décime
et son navire immaculé oscille dans l’espace
 
            le corps qui  s’accomplit repousse plus loin ses limites
 et le voyage est sans retour
 
    des guerriers noirs balisent le chemin
nul ne mettra plus dans leurs mains le ciel ni l’enfer
 
Dans les lieux de nouvelle naissance
le ciel connaît l’usure
un autre peuple ira porter la flamme
à l’incendie des vieilles cultures
 
Dante ô Dante est-ce toi qui tiens encore
entre tes mains la rameau sec de l’arbre des enfers ?
                                    ***
Les songes cachent la nuit
derrière un rideau de mains sales
 
lourds fantômes à la langue fragile
ils nous désirent
 
dès le moindre faux pas
ils chantent sur un fil
 
ils nous aspirent
ils ont un goût de voyage 
 
et notre chute dans l’infini est longue
et nous tombons meurtris au bas du mur 
 
 mais le jour vient et nous éloigne des rêves
 les murs tombent et nous voulons savoir
 
 ou être
 
 heureux quand
 quelquefois la nuit les rêves nous protègent
                      ***
La nuit éclaire le jour
que le jour n’attend plus
 
au feu sacré des cheminées le crépitement de la vie
brûle toujours avec les morts
 
prête à bondir la salamandre
ironique et légère
rôde autour des vergers
 
Les âmes enceintes de la force sont impuissantes
les justes qui parlaient font silence
 
O renoncement du jardin calme après la pluie !
quand donc viendra la délivrance ?
 
 
Mais avant l’aube il faudra fuir
fuir ô long choix d’impossible ô sacrifice
dans l’oubli de l’agneau !

http://www.recoursaupoeme.fr/po%C3%A8tes/pierre-alain-richer
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